Lundi soir, une grande confusion a régné entre les deux courants qui forment l'Islam en France. Une nouvelle fois, les organisations musulmanes de France tardent à s'entendre sur une vision claire et unifiée sur la pratique du culte. Lundi soir, une grande confusion a régné entre les deux courants qui forment l'Islam en France, d'un côté, le Cfcm (Conseil français du culte musulman) représenté par le recteur de la Mosquée de Paris et président du Cfcm, Dalil Boubakeur et l'Uoif qui représente quelques mosquées en France. Lundi soir, le Cfcm avait décrété, en se basant sur des données scientifiques, que le Ramadhan débutait ce mardi. L'argument a été rejeté par les importantes mosquées de France qui estiment que seule l'observation de la lune à l'oeil nu permet de déterminer la date du début du jeûne. Face à la contestation, le Cfcm a fait machine arrière et annonce que le Ramadhan débuterait mercredi, comme au Maghreb ou dans le pays des Lieux Saints de l'Islam, l'Arabie Saoudite. L'Uoif qui est composée par une majorité de courants opposés à la Mosquée de Paris s'est insurgée de cette décision et a annoncé dans un communiqué que le Ramadhan en France est prévu pour le mardi. Cette polémique est le résultat d'une querelle sur la méthode théologique choisie pour l'observation du croissant lunaire qui donne, en effet, le coup d'envoi du mois sacré du Ramadhan. Voulant faire moderne, le Cfcm avait décidé cette année de changer de méthode et de privilégier les calculs astronomiques pour déterminer la position de la lune. Cette solution avait été adoptée au niveau mondial lors de la Conférence internationale sur l'observation de la lune de 1978, mais n'a été adoptée que par la Turquie, la Grande-Bretagne et les pays d'Europe de l'Est. Mais voilà, le calendrier musulman est basé fondamentalement sur l'observation de la lune et si celle-ci est invisible, le mois de jeûne débutera le surlendemain. Il est donc impossible de décréter à l'avance la date du début du Ramadhan. Le Conseil français du culte musulman (Cfcm) avait, en effet, annoncé le 9 mai, et reconfirmé lundi, que le mois de jeûne commencerait ce mardi. Mais la majorité des mosquées, dont celles de Paris et de Lyon, ont décrété que le Ramadhan débuterait mercredi. Désavoué, le Cfcm a fini par faire marche arrière et a annoncé mardi dans l'après-midi, que le Ramadhan débuterait le lendemain. Dans un communiqué, Dalil Boubakeur, président du Cfcm fait volte-face et annonce que cette décision a été prise pour préserver l'unité des musulmans de France, que le Conseil français du culte musulman est revenu sur sa décision du 9 mai 2013 et confirme que le 1er jour du mois de Ramadhan de l'année hégirienne 1434, est fixé pour le mercredi 10 juillet 2013. Pour M.Boubakeur, les fidèles commenceront le Ramadhan mardi ou mercredi prochain, «les deux positions sont légales», avant d'ajouter: «C'est une leçon», a tout de même reconnu M.Boubakeur. «Le Cfcm devra être conscient de cette difficulté que l'avis de la communauté compte autant que l'avis scientifique.».