Dans un premier discours adressé à la nation, le président égyptien par intérim Adly Mansour, a déclaré que l'Etat mènerait une bataille pour la sécurité jusqu'au bout. De son côté, le ministre des Affaires étrangères a décidé d'annuler les passeports diplomatiques de Mohamed Morsi, sa famille et de ses conseillers. Dans le même discours, le nouveau chef d'Etat a ajouté que le pays traverse des moments décisifs de l'histoire et que certains veulent entraîner l'Egypte vers l'inconnu. «Nous mènerons la bataille pour la sécurité jusqu'au bout», a-t-il promis. Lors de son allocution télévisée jeudi soir, la première depuis sa nomination, le président égyptien par intérim, Adly Mansour, a assuré vouloir rétablir la sécurité en Egypte et accusé certains de tenter de précipiter le pays dans le chaos. «Nous nous battrons jusqu'au bout pour assurer la sécurité», a-t-il fait valoir avant d'ajouter que ceux qui assassinent les innocents ne pourraient pas faire peur. M. Mansour, un juge de profession qui a prêté serment le 4 juillet au lendemain de la destitution de M. Morsi par l'armée, a par ailleurs de nouveau tendu une main vers les Frères musulmans, dont est issu l'ex-président. Mais il a aussi promis une justice transitoire sur fond d'appels à juger M. Morsi, qui est détenu par l'armée, et d'une vague d'arrestations de ses partisans. Les Frères musulmans ont refusé toute négociation avec M. Mansour et affirmé qu'ils poursuivraient leurs rassemblements réclamant le retour à la présidence de M. Morsi. Ils ont appelé à de nouvelles manifestations alors que les groupes anti-Morsi prévoyaient aussi de leurs côtés des rassemblements. Après sa nomination, M. Mansour a mis en œuvre un plan de transition politique, et désigné un Premier ministre, Hazem Beblawi. Quelques heures après le début des manifestations des islamistes, les autorités égyptiennes ont pris la décision d'annuler les passeports diplomatiques du Mohamed Morsi. Dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien a procédé à l'annulation des passeports diplomatiques du président égyptien, Mohamed Morsi, destitué le 3 juillet dernier par l'armée, pour motif de la fin de son statut fonctionnel, ainsi que de sa famille. Cette décision intervient suite à une demande officielle de la présidence de la République, et conformément à la liste des passeports égyptiens officiels émise en vertu du décret 10033 de l'année 1999 et ses amendements. Le ministère des Affaires étrangères a également annulé les passeports diplomatiques des adjoints et conseillers du président évincé, les passeports de mission des membres de son cabinet, ainsi que les passeports spéciaux des membres du Conseil de la choura, vu la fin de leur statut fonctionnel dans la foulée de l'annonce de la déclaration constitutionnelle, prévoyant la dissolution de l'Assemblée. Le ministère des Affaires étrangères a avisé les services concernés du ministère de l'Intérieur de l'abrogation de ces passeports, vu la fin du statut fonctionnel de leurs titulaires et l'illégalité de leur usage pour le voyage depuis et vers le pays. Si les nouvelles autorités sont décidés à plus que jamais du non-retour en arrière, les islamistes résistent et appellent à manifester dans l'ensemble du territoire après la fin de la prière du vendredi. C'est le même cas pour les anti-Morsi qui s'apprêtent à envahir la place Tahrir au Caire et plusieurs autres villes. Ces derniers manifestent en guise de solidarité aux forces armées et en même temps pour demander de traduire l'ex-Président déchu devant la justice. Au moment où nous mettons sous presse, la rue égyptienne gronde de nouveau et des violences sont à craindre durant cette soirée. Nous y reviendrons.