Le refus d'être contrôlée par des policiers, une femme habillée en voile intégrale a provoqué des heurts opposant des jeunes d'une cité à Trappes (Banlieue Ouest de Paris). Les incidents ont fait plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre alors qu'un jeune de 14 ans a été touché par un tir de flash-ball, selon des témoins. Toujours selon des témoins, les incidents qui ont opposé les policiers et de 200 à 400 manifestants aux abords du commissariat de Trappes faisaient suite à l'interpellation jeudi d'un homme qui s'était opposé au contrôle par la police de son épouse portant un voile intégral. Le procureur, Vincent Lecous, a indiqué que l'homme avait tenté d'étrangler un policier lors du contrôle. Il a été déféré samedi matin au parquet qui a requis son placement sous contrôle judiciaire, et doit être convoqué dans les deux mois devant le tribunal. Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), citant le témoignage de la femme voilée, affirme de son côté que le mari s'était opposé à des provocations de la police et avait été molesté. Par ailleurs, six personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue à l'issue des affrontements de vendredi soir. Le préfet des Yvelines, Erard Corbin de Mangoux, a fait état d'un siège du commissariat de Trappes pendant un peu plus d'une heure, avec des jeunes jetant des pierres en direction du bâtiment et sur les policiers. Dans un deuxième temps, des épisodes sporadiques ont eu lieu avec des dégradations de matériels urbains, notamment des poubelles incendiées et des abribus brisés. S'en prendre aux forces de l'ordre, aux institutions, aux biens publics, n'a aucun sens, ne règle aucun problème et est inadmissible, a déclaré Manuel Valls, sans évoquer les circonstances des heurts. Samedi matin, la situation était calme aux abords du commissariat devant lequel étaient stationnés un dizaine de fourgons de CRS. Une loi entrée en vigueur en avril 2011 interdit la dissimulation du visage dans l'espace public, sous peine d'amende. Les tenues interdites dans l'espace public sont notamment le niqab, voile intégral ne laissant apparaître qu'une fente pour les yeux et la burqa, vêtement traditionnel en Afghanistan. Plusieurs incidents ont déjà eu lieu à l'occasion de contrôles par la police de femmes entièrement voilées. La grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit prochainement se prononcer sur une requête d'une jeune musulmane qui proteste contre l'interdiction en France de porter le voile intégral dans un espace public. Aucune raison ne justifie ces violences, elles sont inacceptables, a déclaré le ministre Manuel Valls à la presse lors d'un déplacement à Marseille (sud). L'ordre public est rétabli, il sera rétabli à Trappes (...). Le calme est revenu à la cité mais des effectifs de CRS resteront déployés toute cette fin de semaine, a-t-on appris.