Afin de combattre le terrorisme et la violence dans le pays, l'homme fort de l'armée égyptienne, le général Abdelfattah Al-Sissi, a indiqué que les forces de sécurité exigeaient un «mandat» du peuple. Pour avoir ce pouvoir, Al-Sissi a demandé à l'ensemble des citoyens honnêtes de descendre dans la rue ce vendredi. prochain. S'exprimant lors des festivités de la sortie de deux promotions des officiers de l'air, le général Abdelfattah Al-Sissi a surpris tout le monde en appelant tous les citoyens honnêtes à descendre demain vendredi dans la rue afin de mandater les forces armées à rétablir l'ordre public dans le pays. «Je voudrais une carte blanche du peuple égyptien pour combattre le terrorisme, la violence et rétablir l'ordre dans le pays», a déclaré Al-Sissi. «J'appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme», a déclaré le général Sissi lors d'une cérémonie militaire. Il a appelé les Egyptiens à descendre dans la rue pour montrer au monde leur volonté comme avant le 30 juin lors des manifestations de masse pour exiger le départ de M. Morsi, déposé le 3 juillet. «Je constate que certains veulent entraîner le pays dans un tunnel sombre», a-t-il dit dans ce discours, en allusion aux troubles à l'ordre public des islamistes. Profitant de son allocution, le général a crevé l'abcès, indiquant qu'il avait mis en garde l'ex-président Morsi sur le projet que lui-même et la confrérie voulaient imposer en Egypte, faisant allusion à l'instauration d'un Etat théocratique. «Que les Egyptiens sachent que je n'ai pas trahi M. Morsi. L'armée n'avait fait qu'accomplir la volonté du peuple», a-t-il souligné. En réponse à ceux qui disent qu'il y a des dissidences au sein des militaires, le général a déclaré que l'armée est un seul corps avec un seul cœur. Il n'a pas manqué également de répondre aux islamistes leur signifiant que le train a déjà fait le départ et ceux qui attendent qu'il fera «marche en arrière» vivent dans les chimères. Plusieurs partis politiques ont indiqué qu'ils soutiendront le chef des armées et demanderont à leurs militants de répondre à l'appel d'Abdelfattah Al-Sissi et de sortir par milliers le vendredi. Pour le mouvement «Tamaroud», l'armée et les forces de sécurité n'ont pas besoin d'une carte blanche pour combattre le terrorisme et la violence et rétablir l'ordre. De leur côté, les islamistes, et par le biais de la chaîne du Qatar Al Jazeera, ont réagi en affirmant qu'ils continueront toujours à manifester jusqu'au retour de l'ex-pouvoir. Essam Al Aryanne, l'un des chefs islamistes des Frères musulmans a indiqué que les menaces de Sissi n'empêcheront pas des millions des partisans de Morsi de continuer à manifester pour le retour du président déchu. Face à l'appel à sortir dans la rue, les Frères musulmans ont appelé également leurs fans à manifester le même jour. Ce vendredi est un autre jour de «Duel» qui opposera d'un côté, les partis démocrates, libéraux et laïques et de l'autre les pro-Morsi et tous les islamistes confondus. Sauf miracle de dernière minute, cette énième démonstration de force de l'ensemble de camps ne s'achèvera pas sans affrontement et le pire est à craindre. Nous y reviendrons.