En raison des événements d'Egypte, les forces de police étaient sur le qui-vive pour ne pas dire en état d'alerte. La sécurité a été renforcée autour de plusieurs représentations diplomatiques, notamment celle d'Egypte et des Etats-Unis d'Amérique. Dans ce même contexte, une manifestation islamiste non autorisée en solidarité avec les «Frères musulmans» d'Egypte a été interdite par les forces de police. En plus des ambassades et des consulats, plusieurs mosquées étaient sous surveillance notamment celles qui sont fréquentées par les militants de l'ex-parti dissous (FIS) . C'est le cas de la mosquée de Kouba fief des ex-militants du FIS située à Kouba (Alger). Bien informées, les forces de l'ordre ont été au rendez-vous afin de disperser une manifestation organisée par les militants de l'ex-parti dissous et à leur tête, le lieutenant d'Abassi Madani, en l'occurrence Ali Belhadj. Comme à leur accoutumée, les islamistes ont profité de la prière de vendredi pour tenter de descendre dans la rue afin de manifester leur solidarité avec leurs acolytes en Egypte. La manifestation conduite par Ali Belhadj a été purement et simplement interdite par les forces de sécurité. Sur place, Ali Belhadj a tenté d'expliquer aux policiers que la manifestation est pacifique et avait pour objet, le soutien à la légitimité en Egypte et pour dénoncer selon lui le «coup d'Etat». Devant le refus des forces de police, certains «barbus» ont tenté de forcer le cordon de police, en vain. Plusieurs individus ont été interpellés alors qu'Ali Belhadj aurait réussi à s'infiltrer au milieu de la foule qui l'a protégé, avant de s'éclipser. Certaines sources ont indiqué qu'il avait été interpellé un peu plus tard. N'ayant aucune autorisation pour manifester, les islamistes de la mosquée de Kouba ont été invités à se disperser par les forces de l'ordre. Les policiers n'ont fait que leur travail, appliquant les lois de la République, notamment les articles en vigueur régissant l'organisation des manifestations. N'importe quelle manifestation devrait faire l'objet d'une demande écrite des organisateurs huit jours avant l'évènement, et ce, conformément à la loi n° 91-19 régissant les réunions publiques et les manifestations. Bien entendu, la demande devrait comporter, les noms des organisateurs, la date, l'itinéraire à emprunter, l'heure du début et la fin de la manifestation. Si la manifestation est autorisée, les organisateurs seraient prévenus et il en est de même pour les forces de l'ordre. Pour leur sécurité, les manifestants seront encadrés par les forces de police, du début jusqu'à la fin de l'événement. Cet état de fait est obligatoire et aura pour mission d'annihiler tout débordement de l'intérieur ou de l'extérieur de la manifestation. Dans le cas où un refus est signifié aux organisateurs pour cause d'insécurité ou autres, la justice pourrait être saisie et tranchera entre les deux parties. Sans autorisation, n'importe quel rassemblement sur la voie publique est considéré comme une violation aux lois de la République. Les forces de police seront contraintes d'intervenir pour disperser la foule et rétablir l'ordre. Si toutefois, des troubles à l'ordre public éclateront, les responsables et les participants qui seront interpellés seront poursuivis pour attroupement, rébellion, outrage à agent détenant l'autorité publique et autre. Ce qui s'est passé à Kouba n'a pas laissé les citoyens indifférents. Ils ont dénoncé que jusqu'à ce jour certaines mosquées sont utilisées à la propagande politique. Les citoyens interpellent les autorités locales à mettre un terme à ce désordre pour leur quiètude. Une mosquée ou une église sont des lieux de culte et devraient être protégés et ne peuvent en cas servir de tribunes à des perturbateurs, prêches virulents, endoctrinement et incitation à la haine et à la violence. Si toutefois, la mosquée ou l'église sort du cadre de sa vocation, il n'est plus considéré comme un lieu de culte. L'Etat devrait intervenir pour assurer la sécurité des citoyens et la sérénité du pays. Il est regrettable dans les pays du tiers monde, on ne peut pas encore faire la différence entre manifester pacifiquement pour réclamer un droit et créer un attroupement anarchique suivi de trouble à l'ordre public. Le citoyen qui réclame à l'Etat ses droits devrait avant tout remplir ses devoirs vis-à-vis des lois de la République. En somme, il faudrait rappeler à certains, que l'anarchie des années 1990 n'est plus qu'un mauvais souvenir et n'a plus raison de s'installer en Algérie.