Les destinées judiciaires des deux anciens hommes forts de l'Egypte divergent : destitué par l'armée, le président égyptien Mohamed Morsi est depuis lundi 19 août sous le coup d'un nouveau chef d'inculpation pour «complicité de meurtre et de torture» sur des manifestants protestant devant le palais présidentiel fin 2012. L'ancien président Hosni Moubarak, lui, a été remis en liberté conditionnelle pour l'un de ses procès - mais reste détenu pour une autre affaire. Détenu au secret depuis sa destitution le 3 juillet, Mohamed Morsi restera emprisonné pour enquête durant 15 jours à compter de lundi prochain, ont ajouté ces sources. En décembre 2012, des milliers de manifestants s'étaient massés devant le palais présidentiel au Caire pour protester contre un décret constitutionnel de Mohamed Morsi, l'accusant de chercher à islamiser la législation du pays. L'ex-chef de l'Etat islamiste est déjà en détention pour une affaire concernant son évasion de prison à la faveur de la révolte populaire qui a renversé son prédécesseur Hosni Moubarak. Dans cette première affaire, les charges portent en particulier sur l'aide que lui aurait apportée le Hamas pour s'évader d'une prison où le régime Moubarak l'avait incarcéré début 2011, peu avant d'être chassé du pouvoir. A l'époque, Mohamed Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres des Frères musulmans détenus avec lui ne s'étaient pas évadés mais que «des habitants leur avaient ouvert les portes» de la prison.