Des articles dans la Constitution algérienne garantissent aux citoyens de former une association, organisation ou un parti politique. Dans ce même cadre, des textes interdisent la création de formations à caractère religieux, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régional. Malheureusement, jusqu'à ce jour, certains mouvements créés dans le passé dans l'anarchie continuent d'exercer alors qu'en réalité, ils sont anticonstitutionnels et devraient disparaître. En effet, l'erreur administrative commise dans les années 1990 a failli mettre fin à l'Etat républicain et le pays aurait sombré dans la guerre civile pour ne pas dire effondré. Il a fallu tant de sacrifices pour que l'Algérie soit sauvée au moment où tout le monde s'attendait à son écroulement. Si la République a été sauvée et l'Algérie est restée debout, les mêmes causes qui étaient à l'origine de la décennie noire demeurent intactes. Des mouvements politiques continuent d'instrumentalisé la religion à des fins politiques pour arriver au pouvoir. Parmi ces mouvements, nous pouvons citer le cas du MSP (Mouvement de la société pour la paix). Ce mouvement créé le 6 décembre 1990 se revendique des Frères musulmans d'Egypte. Il est inutile que ses dirigeants le nient, la base de ce parti persiste, signe et se dit être fière d'appartenir à ces intégristes. En second lieu, les personnalités fondamentalistes étrangers qui ont participé au dernier congrès démontre bel et bien l'appartenance de ce mouvement aux organisations étrangères dans le monde arabe. Invités par les autorités du pays à se conformer avec la loi qui interdit les partis à caractère religieux, les responsables de ce mouvement ont réussi encore une fois de « dribler» l'administration. Si le nom du parti a changé, «Hamas» est redevenu HMS ou MSP, l'idéologie est restée la même. Le mouvement ne détient aucun programme politique et l'arrivée au pouvoir ne se fera que par le biais de l'islam. «Edifier un Etat islamique en Algérie, dans les pays arabo-musulmans et pourquoi pas dans le monde», tel est l'objectif essentiel de ce mouvement. Il en est de même pour l'autre mouvement islamiste, en l'occurrence, le Front de la justice et du développement. Le président de ce mouvement a fondé également deux autres mouvements religieux dans le pays à savoir Ennahda et le Mouvement de la renaissance islamique (Al Islah). Contrairement aux responsables de HMS, le président d'Al-Islah n'a jamais caché ses ambitions et son souhait de voir l'Algérie dirigé par un Etat théocratique. Certains de ses proches collaborateurs qui ont décidé de claquer la porte de son organisation n'ont pas manqué d'alerter l'opinion publique et les autorités, en vain. Au niveau de la base, les militants ne jurent que par une «Dawla islamiya». Ce que nous avons relaté en haut concernera également cinq autres mouvements islamistes qui, si les noms diffèrent, l'idéologie est la même. Ces mouvements ont été créés anarchiquement et contrairement aux textes de la Constitution. L'article 42 stipule : «Les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionale». Des citoyens avec qui nous nous sommes entretenus à ce sujet, n'ont pas hésité de déclarer que nul n'a le droit de monopoliser la religion et que l'Islam devrait être séparé de la politique. Si le pluripartisme et l'ouverture des champs politiques garantissaient la démocratie et le droit de l'Homme en Algérie, la Constitution et les lois de la République doivent être également respectés. En principe, ces mouvements devraient rapidement se conformer aux lois de la République ou dans le cas échéant, ils seront dissous par la justice.