L'Algérie est-elle définitivement à l'abri d'une autre tragédie ? La réponse est Non, avec un grand « N ». Tant que l'Islam est toujours instrumentalisé à des fins politiques, tant que la révolution de 1954 est toujours utilisée comme fond de commerce, tant que les Algériens sont divisés par catégories, tant que le volet social ne sera pas pris en charge convenablement pas l'Etat, la situation restera toujours explosive et risque de dégénérer à n'importe quel moment. « Les leçons ne servent généralement qu'à ceux qui les donnent ” disait un certain proverbe. Cette citation s'applique surtout à ceux qui continuent de dénoncer selon eux : l'arrêt du processus électoral en Algérie lors des élections de 1991. Ces donneurs de leçons reprochent à l'Algérie de n'avoir pas respecté la démocratie des urnes. Les mêmes donneurs de leçons ne savaient pas ou faisaient semblant de ne pas savoir, que l'arrêt du processus électoral a déjoué un complot organisé et planifié visant à détruire la République algérienne démocratique et populaire. Selon les donneurs de leçons, la décennie noire en Algérie aurait pu être évitée si le front islamique du salut avait été autorisé à gouverner l'Algérie. Selon eux, le parti en question aura à gouverner pendant un mandat avant qu'il ne soit détrôné par le peuple. Ok, si tel est le cas, personne n'aurait crié au scandale à l'époque, et ce même si le parti devait rester au pouvoir pendant d'autres mandats. Si un parti quelconque a été chargé de former un gouvernement, cela ne veut en aucun cas dire, qu'il a le droit de changer d'Etat. La preuve, plusieurs gouvernements ont défilé depuis 1962, mais l'Etat est toujours là. Malheureusement, la réalité est tout autre et les donneurs de leçons le savaient bel et bien. Premièrement, le dossier déposé par les fondateurs de l'ex-Fis, ne devrait pas en principe être homologué par le Ministère de l'intérieur. A ce sujet, l'article de la constitution sur les partis politiques en Algérie est clair, net et précis : « un parti politique ne peut fonder sa création ou son action sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionaliste».Malgré cela, le parti a reçu illégalement son agrément et a commencé à exercer. Un engagement a été signé par les dirigeants de ce parti par lequel ils sont tenus à respecter la constitution et les lois de la République. Malheureusement, après avoir remporté les élections législatives, les dirigeants de ce parti ont voulu faire remplacer l'Etat Républicain par une « Dawla Islamiya», une république islamique ? Des milliers de vidéos cassettes sont encore là pour en témoigner. A travers les marches populaires organisées par les militants de ce parti dans toute l'Algérie, deux seuls slogans sont scandés : «Dawla Islamiya » ou « La Mithak la Doustourl». Traduction : « Etat Islamique », ou « Ni charte Ni constitution». Dans leurs discours les leaders de ce parti ont promis de renvoyer chez eux l'ensemble des forces de sécurité. Des milliers de milices « Choral Islamiya » polices musulmanes étaient prêts à prendre la relève. Il est de même pour les femmes qui doivent quitter leurs boulots et rester définitivement à la maison. Les propriétaires des salles de cinéma, de théâtre et de bars qui ont reçu des ultimatums pour baiser et à titre définitive leurs rideaux. Si cela n'est pas une tentative d'un coup d'Etat, c'est quoi alors ? Les dirigeants de ce parti ont reçu des subventions du régime iranien et de l'Arabie Saoudite. Plusieurs cadres islamistes étrangers ont été hébergés par les dirigeants de ce parti, dont nous pouvons citer le tunisien Rachid El Ghanouchi, fondateur du parti islamique en Tunisie. Munis d'un passeport diplomatique Soudanais il a été hébergé par les militants de ce parti lors des événements de 1991. Il ne manquait à l'appel que le « cheikh » Oussama Ben Laden et son lieutenant Aymen Adhawahri pour transformer l'Algérie en une véritable base islamiste du monde. Pourtant les lois de la constitution régissant les partis politiques interdit toute coopération, tout lien avec toute partie étrangère. En somme, grâce à l'arrêt du processus électoral, grâce aux éléments des forces de sécurité et grâce aux sacrifices des hommes et des femmes intègres, la République algérienne démocratique et populaire a été miraculeusement sauvée. Pour le faire, les Algériens ont payé un lourd tribut à savoir : « Plus de 250.Milles morts, 6000 disparus, des centaines de femmes violées, des enfants et des bébés égorgés ». L'Algérie est-elle définitivement à l'abri d'une autre tragédie ? La réponse est Non, avec un grand « N ». Tant que l'Islam est toujours instrumentalisé à des fins politiques, tant que la révolution de 1954 est toujours utilisée comme fond de commerce, tant que les Algériens sont divisés par catégories, tant que le volet social ne sera pas pris en charge convenablement pas l'état. La situation restera toujours explosive et risque de dégénérer à n'importe quel moment.