Par les changements au sein du FLN, peut-on dire aujourd'hui que le FLN est encore confondu à la fois avec le pouvoir et l'Etat, la séparation entre ces trois «entités» n'a pas été très claire durant l'époque du système à parti unique ; il s'en trouve même maintenant pour dire que cette séparation n'est toujours pas assez claire depuis la reprise du processus électoral ? On avait perçu que le retrait de l'armée allait inévitablement soulever le couvercle de la marmite politique, de celui qui recouvrait la marmite du FLN pour amener ce dernier à entrer dans un processus de fission incontrôlée. On avait cru encore que ceux qu'on appelait les décideurs s'étaient donné pour mission de recomposer complètement le champ politique sur la base de nouveaux critères qui tiennent compte du fait que le multipartisme, tel qu'il avait été initié, ne pouvait que mener vers des contradictions qui entretiennent les sources de déstabilisation et d'insécurité. Certainement que la question ne se pose plus de savoir si le système politique existe encore, comme il l'avait été durant l'époque d'avant la légalisation du pluralisme politique, ou bien s'il s'en est constitué un autre sur la base de nouveaux compromis ou si alors nous sommes dans une situation de continuité. Suite à la séparation organique entre l'armée et le FLN, les officiers supérieurs en activité ayant quitté les structures de délibération et de décision du FLN, on avait cru que l'on allait s'acheminer irréversiblement vers la séparation des variables «parti, Etat», d'autant que l'annonce par celle-ci (c'est-à-dire l'armée) de son retrait du champ politique a introduit des éléments nouveaux pour une nouvelle lecture de l'avenir du système politique qui allait être mis en place. On pensait qu'ainsi progressivement, l'Etat allait s'inscrire dans la perspective de sa «déFLNisation», le pouvoir travaillant alors à renforcer l'Etat et non à se renforcer lui-même en affaiblissant ce dernier. Or, au regard de ceux qui étaient présents à El-Aurassi, il était possible d'émettre le jugement selon lequel toutes les composantes du système ont exprimé leur solidarité. Il est vrai que même ceux dont on dit qu'ils auraient été des candidats lourds s'ils s'étaient proposés à l'élection du SG du FLN avaient compris que la messe avait été dite. Ceux-là font de la politique et doivent oublier qu'ils ont des convictions, si réellement ils en ont.