Le directeur de l'éducation de la wilaya de Aïn Témouchent a suspendu le proviseur du lycée de Sidi Ben-Adda, 3 km au nord du chef-lieu de wilaya, de ses fonctions. Il lui a infligé une sanction du quatrième degré. Cette décision a été prise après qu'une commission ministérielle a enquêté au sujet d'une disparition d'un lot de mobilier au sein du lycée sus-indiqué. Or, ce proviseur n'est pas resté inerte. Il s'est senti lésé et victime d'une hogra préméditée. Il a adressé le 29 août dernier une lettre au directeur des ressources humaines du ministère de l'Education nationale, dont une copie nous a été remise hier, sous le titre «abus du pouvoir».«Cette mesure conservatrice de suspension est infondée étant donné que la direction de l'éducation n'a reçu aucune notification officielle de poursuite judiciaire à mon encontre jusqu'à preuve du contraire et l'article n°174 du statut général de la Fonction publique ne s'applique pas dans mon cas. Cependant, l'article n°165 du même statut stipule que la sanction du 4e degré est du ressort de la commission de discipline (paritaire). La sanction du 4e degré ne peut être une décision d'un individu.» En réponse, le secrétaire général de la direction de l'éducation de la wilaya a expliqué à un groupe de journalistes, lors d'une audience, que «c'est une décision conservatrice prise par le directeur car le proviseur concerné est poursuivi en justice conformément à l'article n°174 sus-mentionné en attendant la décision de la justice sur l'affaire de la disparition de l'immobilier». Il a précisé que la commission ministérielle a proposé une sanction du 3e degré dans son rapport. Dans la même lettre, le proviseur a révélé qu'avant cette sanction, il a maintes fois écrit au directeur de l'éducation pour revendiquer des droits au profit de l'intérêt des élèves et de l'établissement. «J'ai demandé de vider la salle de sport récemment réceptionnée d'une partie du matériel de la direction de l'éducation pour éviter aux élèves de pratiquer les activités sportives sous la pluie, le froid et la chaleur. J'ai demandé la récupération du logement d'astreinte occupé d'une façon d'une façon douteuse par un adjoint de l'éducation avec le consentement du directeur de l'éducation, alors que moi je réside dans un autre lycée dans une commune distante de 20 km, et, enfin, j'ai maintes fois demandé des explications au sujet des quinze candidats au bac de juin 2013 de la branche littérature et philosophie qui ont été déclarés absents des épreuves écrites, alors qu'ils étaient présents et avaient composé dans toutes les matières. Malheureusement, ils n'ont pas été déclarés dans la liste des réussis et ont reçu la mention "ni échec, ni tricherie" dans leur relevé», dévoile l'auteur de la lettre. Le représentant de la direction de l'éducation a indiqué que «nous avons informé tous les élèves des 6 lycées concernés et pour information générale à tous les lycées sur les résultats des recours traités par la commission nationale. Des interdictions d'une année et trois années ont été affligées aux candidats reconnus coupables de triche selon les cas». Concernant le logement d'astreinte, le secrétaire général du Cnapest, bureau de la wilaya de Aïn Témouchent, M. Rahmani, contacté par le journal a été catégorique : «En principe, la réglementation en vigueur ne permet pas l'octroi d'un logement à un adjoint d'éducation quelconque.»