Le nombre de candidats au bac sanctionnés pour tricherie peut être revu à la baisse. Les dossiers des 3180 sanctionnées dans six wilayas vont être étudiés au cas par cas, a annoncé hier le ministère de l'Education nationale dans un communiqué. Une commission ministérielle vient d'être installée par le ministre pour étudier les cas de ces élèves. Elle est chargée d'étudier les recours des candidats «tricheurs». Les résultats des travaux de cette commission seront rendus publics dans les prochains jours, ajoute le communiqué. «Le ministère de l'Education reçoit depuis deux jours les recours des candidats non admis pour tricherie. L'étude de ces demandes est effectuée par une commission ministérielle indépendante qui procédera à l'étude cas par cas. Elle rendra ses résultats dans les prochains jours», explique le même document. Le ministère n'a toutefois pas communiqué les détails de cette nouvelle démarche. Comment la commission procédera-t-elle ? Quelle sanction sera supprimée ? Le ministère ne dit rien sur ce détail. Mais selon une source proche de l'institution, la solution la plus pédagogique et la plus juste est de faire appel pour chaque cas au conseil de classe, seul habilité à statuer sur la copie de l'élève. C'est-à-dire si un élève a été sanctionné par un 0/20 et suspendu du bac pendant 5 ans, le conseil de classe peut revoir son bulletin de notes pour le comparer avec ses résultats pendant son cursus secondaire. S'il s'agit d'un élève brillant et qui était prédisposé à décrocher son bac, on peut retirer sa sanction. Quelles sont les sanctions qui seront annulées ? Le ministère entretient le suspense. Le nombre des bacheliers sera-t-il revu à la hausse ? La révision de la décision du ministère de l'Education vient au lendemain du conseil interministériel présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a instruit le ministre de l'Education, sur ordre du président Bouteflika, d'alléger les sanctionnés. Le gouvernement veut annuler la sanction d'interdire aux «tricheurs» de repasser le bac avant 5 ou 10 ans et leur permettre de se représenter l'année prochaine. Il veut, en revanche, garder la sanction de 0/20. A présent, aucune direction de l'éducation n'a été destinataire d'une instruction. Une décision prise comme revirement : «Si une grâce est décidée pour ces tricheurs, ce sera la mort de l'éducation et du bac», dénonce Amraoui de l'Unpef. «Nos élèves ont besoin de discipline et d'ordre. Il s'agit de sanction et pas de sabotage. Il ne s'agit pas de la seule concession du ministère, après l'annulation de l'application d'approche par compétence, puis le maintien de seuil des cours sous pression des élèves, voilà que même les sanctions réglementaires ne peuvent être appliquées légalement», affirme Méziane Mériane de Snapest. Pour Idir Achour du CLA, «l'absence de transparence dans l'enquête de l'ONEC met tout le monde dans le flou. Pour la première fois qu'on a tenté d'avoir un bac non politique, voilà le gouvernement qui intervient pour encore le politiser». Comment l'ONEC a procédé aux sanctions ? Selon des sources, «les copies de toutes le matières des centres concernés par la tricherie n'ont pas été corrigées et une sanction générale a été décidée.»