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Education nationale : rendre à l'école son pouvoir afin d'éradiquer la violence au sein de la société algérienne

Les élèves, les parents d'élèves, la société civile et le personnel de l'éducation crient au secours car la violence qu'on voit dans nos écoles est indescriptible. Ce phénomène est une vraie menace pour notre société. Nous ne reconnaissons plus l'élève dans l'école, il est devenu un enfant violent qui réclame tous ses droits avec violence et renie ses devoirs aussi bien envers ses éducateurs que vis-à-vis de la société. Pour sa protection et celle de la société, il a besoin de lois et de sanctions à chaque dépassement qu'il soit minime où grave.
Décider, exiger, punir, sanctionner, agir n'existent plus dans l'école. Bien au contraire, chaque jour qui passe, de nouvelles mesures anti-sanctions, anti-contraintes, anti-exigences, anti-autorité sont prises par la tutelle. On n'empêchera jamais qu'une infime partie du personnel scolaire ne fasse pas ce que l'on attend de lui. Comme partout ailleurs. Si l'on veut limiter les problèmes, il faut garder en tête qu'il y aura toujours un petit pourcentage de salariés qui ne donneront pas entière satisfaction, qu'il s'agisse de surveillants, de techniciens, professeurs, chefs d'établissement, inspecteurs... Tout comme il y aura toujours quelques élèves et parents d'élèves qui poseront beaucoup plus de problèmes que d'autres. Pour remédier à cela et avant de parler de réformes, il faut restaurer la discipline. C'est à partir de là que nous commencerons par énumérer tous les problèmes auxquels sont confrontés les élèves, les enseignants, le personnel de l'éducation et les parents d'élèves. Le pouvoir de l'établissement ne peut être attribué au pouvoir du seul chef d'établissement ou directeur d'école. Dans chaque établissement doit être créée une équipe collégiale dont le pouvoir est supérieur à celui du chef d'établissement pour prendre les grandes décisions, et dont celles concernant le pouvoir de sanctionner. Et dans chaque établissement, il doit y avoir des agents de sécurité en tenue spéciale pour parer à tout dépassement grave et qui auront le droit de fouiller les cartables des élèves pour leur sécurité et afin de rendre à l'école son autorité. Tous les élèves doivent porter une tenue spéciale à chaque établissement. Dans ce qui suit, nous donnons un inventaire des actes commis par les élèves et la sanction qui devra être prise sur-le-champ, et les parents d'élèves et l'élève lui-même doivent les connaître. Inventaire des fautes commises à l'école connues par tous les professionnels du métier : désobéissance passive (ou avec prétexte), échappatoire à une réprimande verbale : l'élève veut s'enfuir ou refuse d'écouter, bavardage persistant en classe (malgré les remontrances), fréquentes absences de matériel scolaire à l'école (provoquant une gêne régulière des activités en classe), usage intempestif de mots grossiers non acceptés par le professeur (ou par une grande partie des élèves) en classe, juron hurlé en classe, refus de travailler en classe, accompagné de perturbations ou provocations, crachat sur un autre élève, agression franche et unilatérale contre un élève, sans blessure — à distinguer de la bagarre dont l'ampleur est progressive et les responsabilités souvent partagées —, désobéissance revendiquée de façon très visible ou audible avec contestation de l'autorité du professeur ou de tout autre professionnel de l'école (refus frontal), absence ou insuffisance lourde de matériel scolaire en classe constatée deux fois de suite par un contrôleur indépendant, vol sans violence (larcin), fait de retourner à l'école, au collège ou au lycée avant la fin d'une période de renvoi, insulte à professionnel scolaire, à haute voix et sans équivoque (non pas le simple juron), port d'arme(s), menace grave et sérieuse contre un autre élève, menaçant son intégrité physique, contrainte arbitraire et illégitime contre un autre élève en vue d'acquérir des objets, valeurs ou droits : intimidation en groupe, racket, attentat à la pudeur. Dégradations matérielles volontaires Menace grave, sans ambiguïté, contre un professionnel de l'école, humiliation avec contrainte illégitime en vue d'avilir mais sans blessure physique, coup violent (de poing ou autre) porté contre un autre élève, entraînant une blessure nette, humiliation ou contrainte infligée à une personne en état de vulnérabilité connue (handicap physique ou autre), brutalité physique mineure (gifle, coup de coude volontaire sans séquelle...) contre un professionnel de l'école, récidive dans des catégories d'actes déjà graves : insultes à tout professionnel de l'école, menaces ou intimidations graves, humiliations, violences, récidives ayant entraîné un deuxième renvoi définitif en moins de 18 mois, violence physique grave à l'encontre d'un professionnel de l'école, violence avec arme (contre un élève ou un adulte). Je pense là pour ceux qui sont sur le terrain et non les détachés ou ceux qui sont derrière les bureaux, cet inventaire représente près de 90% des faits dont souffre l'enseignant en Algérie. L'élève est devenu roi à l'école et fait ce qui lui plaît. Alors pour y remédier, nous avons pensé redéfinir des lois pour chaque cas d'indiscipline. Les sanctions Désobéissance passive (ou avec prétexte) : A l'école primaire surtout : petite remontrance, éventuelles explications, voire récréation annulée. Echappatoire à une réprimande verbale : l'élève veut s'enfuir ou refuse d'écouter. Au primaire essentiellement : tout professionnel de l'école (directeur, professeur, personnel de service, d'entretien...) qui souhaiterait légitimement réprimander un élève a le droit de le retenir par le bras pour obtenir son attention durant le temps de la réprimande sans que l'on puisse le lui reprocher. Bavardage persistant en classe (malgré remontrances). Au primaire : simple mise à l'écart quand c'est possible et/ou lignes à recopier pendant la récréation suivante, voire devoir supplémentaire, mot aux parents... Dans le secondaire : renvoi du cours et/ou colle. Fréquente absence de matériel scolaire à l'école (provoquant une gêne régulière des activités en classe) : mot aux parents (rappelant l'obligation de venir en classe avec des affaires), possibilité de recourir aux petites punitions, voire avertissement qu'un contrôle de l'extérieur pourrait avoir lieu. Usage intempestif de mots grossiers non acceptés par le professeur (ou par une grande partie des élèves) en classe, exigence de parler en arabe ou dans la langue étrangère étudiée, en cas de persistance, convocation des parents ou recours à de simples punitions, et si cela ne suffit toujours pas : un jour de renvoi. Juron hurlé en classe Exigence d'excuses orales immédiates, mot aux parents, éventuelles excuses écrites ou avertissement (d'une sanction de renvoi), un jour de renvoi à la première récidive. Refus de travailler en classe, accompagné de perturbations ou provocations : discussion préalable, puis convocation des parents, avertissement de renvoi, privation éventuelle : 1 à 2 jours de renvoi si persistance voire davantage en cas d'attitude irrespectueuse Crachat sur un autre élève Punitions ou sanctions à l'école primaire : lignes à recopier, récréation annulée, présentation d'excuses (au moins orales), voire réparation sommaire ou convocation des parents : 1 à 2 jours de renvoi en cas de récidive ou de circonstances aggravantes (ex. : l'avoir fait en classe ou de près en plein visage, ou à plus d'une reprise). Sanction dans le secondaire : 1 à 3 jours de renvoi, selon les circonstances. Agression franche et unilatérale contre un élève sans blessure (à distinguer de la bagarre dont l'ampleur est progressive et les responsabilités souvent partagées). Punitions ou sanctions à l'école primaire : punitions ordinaires, exigence d'excuses, convocation ou mot aux parents, avertissement de renvoi au besoin : 1 à 3 jours de renvoi en cas de récidive, grande violence ou risque important de blessures. En cas de réelle blessure : basculement dans la catégorie coup violent. Et après trois ou quatre actes de violence susceptibles d'entraîner des blessures ou comportant un réel danger même si la blessure a été évitée : basculement dans la catégorie récidive avec les sanctions qui en découlent. Sanctions dans le secondaire : de l'avertissement de renvoi à une semaine de renvoi en fonction du niveau de violence, sanction plus lourde en cas de blessure ou récidive (basculement dans d'autres catégories). Par ailleurs, au moment de l'agression ou pour tenter de l'empêcher si elle apparaît imminente, tout professionnel de l'école — qui le peut et l'accepte — a le droit d'immobiliser l'élève agresseur le temps qu'il se calme. Si lors de cette immobilisation, l'agresseur venait à se blesser légèrement du fait de ses gestes désordonnés, il en porterait toute la responsabilité et sa famille devrait en être immédiatement informée par le chef de l'établissement en personne. Désobéissance revendiquée de façon très visible ou audible avec contestation de l'autorité du professeur ou de tout autre professionnel de l'école (refus frontal). (Suite de la page 4) Convocation des parents, avertissement de renvoi, privation éventuelle (de sortie ou autre) : 1 à 2 jours de renvoi en cas de persistance (renouvelable) et jusqu'à une semaine en cas de perturbation importante des cours ou d'irrespect flagrant (également renouvelable). Circonstance aggravante : lorsque ce type de faute est commise par un même élève à l'égard de plusieurs professionnels de l'école ou de l'établissement (au point d'en menacer le bon fonctionnement par un effet d'entraînement des autres élèves), la sanction sera beaucoup plus lourde. Absence ou insuffisance lourde de matériel scolaire en classe constatée deux fois de suite par un contrôleur indépendant. Restitution totale ou partielle de l'allocation de rentrée scolaire ou amende pour les parents non bénéficiaire de l'allocation. Vol sans violence (larcin) De l'avertissement de renvoi à une semaine de renvoi : avertissement (objet de petite valeur avec restitution et mot d'excuse) : 2 jours (objet non restitué d'une valeur inférieure à quinze mille dinars) : 1 à 4 jours, selon la rapidité de restitution d'un objet d'une valeur comprise entre quinze et cinquante mille dinars : 4 jours à une semaine pour un objet d'une valeur comprise entre cinquante mille et cent cinquante dinars. Poursuite éventuelle (plainte) en cas de valeur supérieure à 10 000 DA. Fait de retourner à l'école, au collège ou au lycée avant la fin d'une période de renvoi. L'avertissement de renvoi au renvoi définitif : avertissement (l'élève renvoyé traîne
aux abords de l'école ou de l'établissement) : 2 jours de renvoi supplémentaires (il reste positionné à l'entrée au moment de la sortie) : 2 semaines de renvoi en plus (s'il a une altercation avec un autre élève — quelle qu'en soit la raison — ou bien s'il a commencé à pénétrer dans l'enceinte scolaire) : renvoi définitif (si on le retrouve au beau milieu de l'école ou de l'établissement et qu'il fait des difficultés pour s'en aller). Dans ce dernier cas, des poursuites judiciaires peuvent être engagées, y compris à l'encontre des parents si l'élève récalcitrant est un écolier (et la police doit être appelée s'il s'agit d'un grand adolescent présentant un danger imminent ou une perturbation importante). Insulte à professionnel scolaire, à haute voix et sans équivoque (non pas le simple juron). Sanctions à l'école primaire : un jour de renvoi (en cas d'excuses claires et immédiates) : 2 jours de renvoi (si les excuses sont indécises ou tardives) : 3 jours de renvoi (en l'absence d'excuses). La sanction pourra aller jusqu'à une semaine de renvoi de l'école en cas de circonstances aggravantes (insultes répétées, geste menaçant ou obscène). Et dans tous les cas, une lettre de présentation d'excuses supervisée par les parents sera exigée au retour à l'école. Sanctions dans le secondaire : 2 jours à une semaine de renvoi (selon les mots employés et en cas d'excuses rapides, très claires, très audibles) : 1 à 2 semaines de renvoi (en cas d'excuses indécises ou tardives) : 2 semaines à un mois (en l'absence d'excuses), voire davantage en cas de circonstances aggravantes. Et quelle que soit la sanction prononcée, une lettre formelle de présentation d'excuses sera exigée. Port d'arme(s) à l'école, au collège ou au lycée. Sanctions à l'école primaire : avertissement de renvoi temporaire de l'école avec mot aux parents (pour un petit couteau, un pistolet à billes pouvant blesser) : un jour de renvoi immédiat en cas de comportement agressif : 1 à 2 jours de renvoi de l'école (en cas de grand couteau ou de récidive) : 1 semaine à 1 mois (arme plus dangereuse) avec possible signalement à la police et/ou aux services sociaux compétents dans une action concertée en direction des parents. Sanctions dans le secondaire : avertissement (petit couteau) : 1 jour de renvoi (grand couteau) : 2 à 3 jours de renvoi (à la première récidive) : 1 à 2 semaines de renvoi (pour une machette) : 1 mois de renvoi avec signalement (arme à feu non susceptible de blesser : enraillée et sans munition) : renvoi définitif avec signalement (arme à feu chargée ou susceptible de l'être rapidement). Par ailleurs, en cas de doute ou de soupçon, le directeur d'école ou le chef d'établissement, ainsi que tout autre professionnel de l'école ou de l'établissement, a, à tout moment, quand l'élève est sous sa responsabilité directe, le droit d'exiger de ce dernier qu'il ouvre son sac, montre son casier ou enlève son manteau (ou autre mesure décente) dans le but de vérifier la présence éventuelle d'une arme. En cas de refus ou dérobade de l'élève, deux types de mesures peuvent être prises : faire appel à la police (en cas de forte suspicion) et/ou une semaine de renvoi immédiat (davantage si une arme vient d'être découverte). Menace grave et sérieuse contre un autre élève, menaçant son intégrité physique. Sanctions à l'école primaire : avertissement de renvoi temporaire de l'école dans un petit mot d'information aux parents (jusqu'à l'âge de 8 ans) ou un jour de renvoi immédiat (à partir de 9 ans), 2 à 3 jours de renvoi à la première récidive selon l'âge, basculement dans la catégorie récidive à la deuxième récidive. Sanctions dans le secondaire : 1 jour à 1 semaine de renvoi si la menace ne semble pas pouvoir être mise à exécution (lorsqu'elle est par exemple lâchée sous le coup d'une colère passagère), jusqu'à 2 semaines en cas de simulation de mise à exécution ou si cette dernière paraît probable (quand la menace est accompagnée d'indications précises, voire datées, ou lorsqu'elle est réitérée à froid), 1 mois de renvoi en cas de menace avec arme blanche, renvoi définitif avec signalement en cas de menace avec arme à feu, même petite ou factice (et poursuites judiciaires si elle était susceptible de blesser ou tuer). Contrainte arbitraire et illégitime contre un autre élève en vue d'acquérir des objets, valeurs ou droits : intimidation en groupe, racket, attentat à la pudeur. Fourchette de sanctions possibles : 2 jours à 1 mois de renvoi selon la gravité des faits (renvoi définitif en cas de récidive), avertissement de la possibilité d'un rapport disciplinaire à l'encontre de ceux qui persisteraient. Dégradations matérielles volontaires De deux jours de renvoi à renvoi définitif : 2 jours (tag visible de loin et difficile à effacer, lacérations...), une semaine (bris de vitre volontaire, emploi abusif d'un extincteur...), 2 semaines à définitif avec rapport disciplinaire voire poursuites pénales selon les circonstances (vandalisme ou action dangereuse intentionnelle : saccage de classe, envoi d'objet lourd ou liquide dangereux par une fenêtre, fait de crever des pneus, incendie volontaire...). S'ajoutant aux sanctions prononcées, le remboursement des dégâts par leur auteur ou sa famille sera exigé dès leur estimation. Menace grave, sans ambiguïté, contre un professionnel de l'école. Fourchette de sanctions possibles : 2 jours de renvoi de l'école (pour des écoliers jusqu'à 8 ans d'âge) à un mois de renvoi, éventuel rapport disciplinaire dans le secondaire (voire poursuite judiciaire). Humiliation avec contrainte illégitime en vue d'avilir mais sans blessure physique. Sanction : 1 semaine à 1 mois de renvoi, éventuel rapport disciplinaire. Coup violent (de poing ou autre) porté contre un autre élève, entraînant une blessure nette. Ecole primaire : 2 jours à 3 semaines de renvoi selon les conséquences. Eventail de sanctions possibles dans le secondaire : 3 jours de renvoi à renvoi définitif selon les conséquences, éventuel rapport disciplinaire. Humiliation ou contrainte infligée à une personne en état de vulnérabilité connue (handicap physique ou autre). Sanctions : 2 semaines de renvoi à renvoi définitif, rapport disciplinaire, poursuite judiciaire recommandée en cas d'actes dégradants. Brutalité physique mineure (gifle, coup de coude volontaire sans séquelle...) contre un professionnel de l'école. Sanctions : 2 semaines de renvoi à renvoi définitif, rapport disciplinaire, éventuelles poursuites judiciaires. Récidive dans des catégories d'actes déjà graves : insultes à tout professionnel de l'école, menaces ou intimidations graves, humiliations, violences. Pour l'école primaire : 1 à 6 semaines de renvoi (avec éventuelle sanction des parents). Sanctions dans le secondaire : renvoi d'un mois à définitif, rapport disciplinaire, transmis de préférence, éventuelles poursuites judiciaires. Récidives ayant entraîné un deuxième renvoi définitif en moins de 18 mois. Renvoi ferme à l'année avec les conséquences qui en résultent, sans préjuger de poursuites pénales éventuelles. Violence physique grave à l'encontre d'un professionnel de l'école. Renvoi définitif, rapport disciplinaire (transmis), poursuites. Violence avec arme (contre un élève ou un adulte). Renvoi définitif, rapport disciplinaire (transmis), poursuites. Sauvons le système éducatif de l'Algérie avant qu'il ne soit trop tard car nous sommes tous quelque part responsable aussi bien parents d'élèves pour leur démission, médias pour la violence présentée, journaliste pour leur insuffisance de dénonciation de ce mal, enseignants pour leur pardon devant des faits graves, la tutelle pour avoir donné tous les droits à l'enfant sans le protéger par des lois pour ses devoirs, la justice pour s'être tue et la société civile entière pour son mutisme et sa passivité.


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