Si la Russie reste aujourd'hui opposée à une intervention militaire en Syrie, elle ne veut pas écarter cette option si les armes chimiques n'étaient pas démantelées. Jusqu'ici opposée à toute intervention militaire en Syrie, la Russie a lâché du lest à quelques heures de l'ouverture ce mardi de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York. Le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov a indiqué que le chapitre VII de la charte de l'ONU pouvait être «mentionné» dans une résolution sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien que le Conseil de sécurité doit adopter. Ce chapitre liste les actions envisageables en cas de menace contre la paix. L'article 42 qui y est contenu indique que «Si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l'article 41 seraient inadéquates ou qu'elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales.» La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis souhaitent inscrire la résolution dans le cadre de cet article. Ce que refuse toujours la Russie, qui ne veut pas d'une intervention militaire automatique si la Syrie ne respectait pas sa promesse de démanteler ses armes chimiques. Sergueï Riabkov a ainsi précisé qu'il n'était «pas question d'adopter une résolution au Conseil de sécurité sous chapitre VII, ni d'application automatique de sanctions ou encore moins de recours à la force.» Précisant cependant que la force restait cependant envisageable : ce chapitre devra figurer «comme un élément de l'éventail de mesures.» Ce qui, en diplomatie, revient à gagner du temps : la Russie pourra toujours mettre son veto à une intervention militaire si le programme de démantèlement de l'arsenal chimique syrien ne présente pas les résultats espérés.