A quelques jours seulement de l'Aïd El-Adha, le déséquilibre entre l'offre et la demande reste la caractéristique primordiale du marché du mouton. Ce dernier reste en cette période, le principal sujet de discussion dans la rue. Selon les éleveurs, plusieurs facteurs sont derrière la hausse du prix du mouton tels que la cherté de l'aliment de bétail, les conditions climatiques, la spéculation . De plus, la contrebande, qui touche des milliers de têtes d'ovin qui passent nos frontières à l'approche de l'Aïd notamment, pousse des éleveurs à vendre à un bon prix leurs cheptels à des trafiquants sans scrupules. «La viande locale est très estimée des deux côtés des frontières Est et Ouest ou l'on consomme de plus en plus de moutons algériens même qu'on est parfois condamnés à importer de la viande d'agneau», nous dira un éleveur. Ces facteurs ont fait que le prix du mouton moyen a augmenté encore plus cette année par rapport à l'année dernière pour arriver aux alentours 35 000 DA, une somme qui est appelée à avoisiner les 40 000 DA voire les 55 000 DA à l'approche du jour «J». Une hausse vertigineuse que beaucoup de Tlemceniens ont jugé abusive et ne s'accordant pas avec pouvoir d'achat car beaucoup plus élevée que le SNMG qui est encore à 18 000 DA. Il est vrai que la viande ovine est cédée actuellement à 1500 DA le kilogramme mais la réalité sur le terrain est tout autre, vu que les bouchers attribuent cela à la spéculation entretenue par des intermédiaires dans le domaine de la viande qui ont investi le créneau depuis quelque temps. Une situation qui pourrait être renversé par les éleveurs qui écoulent directement leurs bêtes au particulier, ce qui a pour effet de réduire considérablement la marge bénéficiaire que prenaient les intermédiaires. D'ailleurs, pas plus tard que jeudi dernier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Nouri Abdelouahab, a indiqué, à partir de Tiaret, que le phénomène de la contrebande du bétail a régressé de 90 %, assurant que le marché du bétail est stable actuellement et connaît une abondance à l'approche de l'Aïd comparativement aux années précédentes. «La plupart des personnes rencontrées disent n'être pas convaincues par ces déclarations et attendent la veille de l'Aïd pour acheter car les prix du mouton vont sensiblement baisser», dira un père de famille.