42 personnes condamnées à la peine capitale en Irak ont été exécutées ces dernières 48 heures, a indiqué un communiqué du ministère de la Justice irakien. «Toutes les personnes condamnées à mort et dont l'ordre a été signé par le Premier ministre irakien seront exécutées», a ajouté le ministre de la Justice irakien, M. Hassan Al-Chammari. L'organisation Amnesty internationale s'est alarmée de l'augmentation «extrêmement préoccupante» des exécutions en Irak, où 129 personnes ont été mises à mort l'an dernier, soit presque le double qu'en 2011 (68) et le chiffre le plus élevé depuis 2005. Selon Amnesty, ces exécutions sont souvent réalisées par séries, jusqu'à 34 en une seule journée. Plus de 80 nouvelles condamnations à la peine capitale ont aussi été prononcées, mais «leur nombre réel atteint probablement plusieurs centaines.» Beaucoup sont infligées pour «activités terroristes» et à l'issue d'aveux «obtenus sous la torture» ou de «mauvais traitements.» Jusqu'ici, en 2013, l'Irak a exécuté 29 personnes, selon un décompte officiel. Le ministre de la Justice irakien, Hassan Al-Chammari a affirmé en mars que Bagdad comptait appliquer la peine de mort malgré les appels internationaux en faveur d'un moratoire. La majorité de personnes exécutées sont des Irakiens d'origines sunnites ou des étrangers venant de plusieurs pays arabes. Au moins 11 Algériens ont été condamnés à mort et exécutés en Irak sans même qu'ils puissent se défendre. Un Algérien de 28 ans, Belhadi Abdellah, a déclaré avant sa mort qu'il a été condamné à mort uniquement parce qu'il a combattu l'occupant. Choqué par ces exécutions de masse qui se sont déroulées cette semaine, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a demandé aux autorités irakiennes de commuer les peines infligées aux centaines d'Irakiens qui seraient encore dans le couloir de la mort. «Les exécutions à grande échelle, comme celles qui ont été menées à plusieurs reprises ces deux dernières années en Irak, ne sont pas seulement choquantes et inhumaines, elles violent très probablement les lois internationales», a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil, Rupert Colville. Le droit international des Droits de l'Homme stipule que les accusés doivent bénéficier de procès équitables et que leurs aveux ne doivent pas être obtenus sous la torture. «Le haut-commissaire aux Droits de l'Homme, Navi Pillay, n'a cessé de dire après les précédentes exécutions de masse en 2012 et 2013 que le système judiciaire irakien comporte de trop grandes lacunes pour garantir une application même limitée de la peine de mort», a ajouté Rupert Colville. A signaler que c'est le Premier ministre irakien, Al-Maliki, qui a signé l'ordre d'exécution de l'ex-président Saddam Hussein, le 30 décembre 2006, jour de l'Aïd- Al Adha, fête du sacrifice.