Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme juge «obscène et perverse» l'exécution cette semaine de 42 personnes condamnées à mort pour terrorisme en Irak alors qu'était célébrée jeudi dernier la Journée mondiale contre la peine de mort. «L'exécution en masse menée au cours des deux derniers jours est particulièrement perverse, étant donné que c'était hier (jeudi, ndrl) la Journée mondiale contre la peine de mort», a déclaré hier un porte-parole du Haut Commissariat, Rupert Colville, lors d'un point presse. Vingt-trois personnes avaient déjà été exécutées en septembre, dont 20 pour terrorisme. Le nombre de personnes exécutées en Irak ne cesse de croître ces dernières années: 18 en 2010, 67 en 2011, 123 en 2012 et 140 jusqu'à présent pour 2013, selon le porte-parole. «Les exécutions à grande échelle de ce type, effectuées un certain nombre de fois au cours des deux dernières années en Irak, ne sont pas seulement obscènes et inhumaines, mais elles sont probablement en violation du droit international», a considéré M.Colville. Le porte-parole a expliqué qu'il ne pouvait faire de commentaire sur chaque cas, mais il a souligné que de toute façon le système judiciaire en Irak était bien trop lacunaire pour pouvoir appliquer la peine de mort. Il a par ailleurs relevé que d'une façon générale, ces exécutions sapent les efforts pour construire une société plus stable et moins violente en Irak. Exécuter des personnes pour décourager les terroristes est une «idée fausse», selon M.Colville qui a pointé du doigt la recrudescence des violences en Irak récemment. Le pays connaît cette année une flambée de violences notamment confessionnelles. Selon l'ONU, au moins 5740 civils ont été tués en Irak entre janvier et septembre cette année, plus du double que les chiffres de 2011, et bien plus qu'en 2012 (3238 civils tués) qui fut l'année la plus meurtrière depuis 2008.