Vingt-et-une personnes, dont trois femmes, ont été exécutées lundi en Irak pour «activités terroristes », a annoncé mardi un porte-parole du ministère de la Justice. « Le ministère de la Justice a fait exécuter lundi 21 personnes condamnées à mort dans des affaires de terrorisme, dont trois femmes terroristes », a indiqué Haidar al-Saadi dans un communiqué sans préciser leur nationalité, , ni la date des faits. Des dizaines de personnes ont été exécutées depuis le début de cette année en Irak, notamment pour «des actes de terrorisme et autres activités criminelles ». Ainsi, dix-sept personnes ont été exécutées en janvier et 14 autres en février pour «terrorisme et activités criminelles ». Le secrétaire de l'ex-président irakien Saddam Hussein, Abed Hmoud, arrêté en juin 2003 et condamné à mort, a été exécuté en juin. Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, s'était dite il y a quelques mois «choquée » par ces exécutions et avait appelé le gouvernement « à mettre immédiatement en place un moratoire sur la peine de mort ». Amnesty International s'était également «alarmée » contre l'augmentation du nombre d'exécutions en Irak, et avait appelé les autorités à commuer les condamnations à mort en peines de prison ou à déclarer un moratoire. Selon la Constitution irakienne, il revient au Conseil présidentiel, formé du chef de l'Etat Jalal Talabani et des deux vice-présidents Tarek al-Hachémi et Khodeir al-Khouzaï, de ratifier les condamnations à mort, ouvrant ainsi la voie aux exécutions par pendaison. M. Talabani s'est déclaré depuis longtemps hostile à la peine de mort et Tarek al-Hachémi est réfugié dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord du pays, à la suite d'un mandat d'arrêt délivré contre lui. Il est accusé d'avoir soutenu et financé des actions terroristes menées par ses gardes du corps, ce qu'il dément. La signature d'un seul membre du Conseil présidentiel est suffisante pour l'exécution des condamnations.