La troupe «Amalgama compania flamenca», dirigée par l'Algérienne Samara, danseuse principale, a donné dimanche à Alger, un récital «Senderos» (Le chemin), où la force du texte s'est alliée à la fermeté du geste dans des mélodies exhalant les parfums méditerranéens de l'Andalousie. Pendant près de deux heures, la salle Ibn-Zeydoun de l'Office Ryad El Feth (Oref) a vibré sous les pas cadencés et gracieux de la danseuse algérienne et des cinq membres l'accompagnant. La troupe, composée du guitariste Sergio Matesanz, avec qui Samara a fondé la compagnie, du percussionniste Fernando Maya Rodriguez, des chanteurs Javier Allende et Ana Barba, aux timbres de voix rauques, et du danseur Kuky Santiago, a présenté l'Andalousie dans une belle fresque à plusieurs tableaux. Soutenus par les sonorités de la guitare jouant des gammes mélodiques aux accords inversés, qui caractérisent le genre flamenco, et les sons amples et compressés du «Cajon» (percussion en forme de caisse), les chants, accompagnés de danses rythmées, ont tracé différents chemins et exprimé les émotions de la vie dans ses joies et ses peines. «Le Flamenco est un chef d'œuvre du patrimoine immatériel de l'humanité. Classé depuis 2010 par l'Unesco, j'entends le défendre en me perfectionnant régulièrement dans cet art pur, authentique et traditionnel», affirme Samara. La grâce dans le geste et l'élégance du mouvement, alliés à la fermeté du regard et la contraction du corps, ont caractérisé les différentes danses présentées par Samara et Kuky Santiago, dans leurs costumes de gitans, longuement applaudis par le public. «Quelle belle soirée, on a bien vibré avec le Flamenco, c'est merveilleux !», a confié un féru du genre, aux côtés d'une dame qui a enchaîné : «Samara a été magnifique, s'attaquer à un registre de danse aussi physique et plein de techniques ne peut être que l'œuvre d'une artiste professionnelle accomplie.» L'éclairage feutré, à dominance rougeâtre, a contribué à la création d'une atmosphère conviviale, donnant au spectacle une force visuelle aux allures solennelles qui a généré des ondes entraînantes de lyrisme, exprimées par la force intérieure des artistes sur scène. La «Compagnie Amalgama Flamenca», créée il y a une année, par la danseuse algérienne Samara, est née de la rencontre à Séville (Espagne) de plusieurs artistes à la recherche d'un flamenco authentique et absolu. Née à Alger, Samara s'initia très jeune au piano, au violon et à la danse classique, avant de découvrir à Paris, alors jeune étudiante, le chant du Flamenco. Danseuse, gracieuse et charismatique, l'artiste suit une formation, après des études universitaires en journalisme et en économie, et se rapproche davantage de sa passion. Lors d'un voyage à Séville, la jeune journaliste, avait franchi la porte d'un cours de danse flamenco, «juste pour voir» avait-elle dit, mais l'expérience était si intense qu'elle avait décidé de rester dans la capitale andalouse pour s'y consacrer. S'étant fait entourer de grands maîtres du Flamenco, Samara a fini par obtenir le diplôme de la Fondation Cristina Heeren d'Art Flamenco. Parmi les maestros, qui sont également ses plus grandes sources d'inspiration, Samara citera notamment des danseurs aux univers très différents tels que Milagros Menjibar, José Galvan, Carmen Ledesma, ou encore Ursula Lopez. Estimant que «le Flamenco est un genre musical de l'Andalousie qui appartient à la grande mosaïque du patrimoine culturel méditerranéen», Samara a confié à l'APS son «intention d'ajouter dans ses spectacles, outre le Bendir, d'autres instruments telles la mandoline et la derbouka.» Organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), le récital «Senderos» de la troupe «Amalgama compania flamenca» s'est déroulé en présence d'une délégation de membres, représentants de la mission diplomatique espagnole, accréditée à Alger.