Encore une fois, le roi du Maroc a «dérapé» et ce, en rappelant son ambassadeur à Alger. Pour se justifier, le souverain et les siens indiquent qu'ils n'ont pas apprécié les déclarations du président de la République au sujet des dépassements des forces de sécurité envers les citoyens sahraouis dans les territoires occupés. Les autorités marocaines qui ont décidé de rappeler leur ambassadeur en Algérie pour consultation ont évoqué un acte de provocations et d'hostilités de l'Algérie à l'égard du Maroc, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L'Algérie n'a pas souhaité aller vers la réciprocité en décidant de maintenir sa représentation diplomatique au Maroc. L'Algérie prend note avec «regret» de la décision «injustifiée» du gouvernement marocain relative au rappel pour consultations de son ambassadeur à Alger, a indiqué jeudi le ministère des Affaires étrangères. «Cette décision injustifiée constitue une escalade malencontreuse qui s'appuie sur des motifs fallacieux et attentatoires à la souveraineté de l'Algérie, dont les positions de principe sur les questions régionale et internationale ne sont susceptibles d'aucune remise en cause sous l'effet d'interférences étrangères», a souligné la même source dans un communiqué. «La position de principe de l'Algérie sur le nécessaire parachèvement de la décolonisation du Sahara Occidental n'a jamais varié et le discours prononcé à Abuja par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, ne fait que rappeler la constance de cette position qui est non seulement connue mais largement soutenue par l'Union africaine, le Parlement européen, ainsi que par de nombreux autres acteurs internationaux», a précisé le ministère. «La campagne ininterrompue de dénigrement de l'Algérie, menée avec acharnement par une partie de la classe politique marocaine, relayée et amplifiée par les médias publics de ce pays, est contraire à l'esprit des relations de fraternité, de coopération et de bon voisinage entre les deux pays», a indiqué la même source. Cette campagne «préméditée et cette escalade procèdent manifestement de la pratique connue visant à inclure l'Algérie dans un conflit qui n'est pas le sien et qui relève de la responsabilité des Nations unies», a-t-on affirmé. «L'Algérie, en ce qui la concerne, maintient en place l'ensemble de ses missions diplomatiques et consulaires dans le royaume du Maroc, ainsi que les chefs desdites missions qui poursuivent normalement leurs activités. Elle forme le ferme espoir que cet épisode malheureux dans le cours des relations algéro-marocaines pourra être contenu dans sa juste dimension et être rapidement dépassé», a conclu le communiqué. Ce n'est pas la première fois que les autorités marocaines dérapent, choisissant la voie de l'escalade. Nul ne pourrait oublier les accusations gratuites des autorités marocaines, incriminant l'Algérie d'être à l'origine des attentats terroristes dont a fait l'objet le Maroc. Quelques jours après ces accusations, l'Algérie a été blanchie après l'arrestation des auteurs des attentats et qui ne sont autres que des ressortissants marocains. Il est de même pour la mise en place des procédures des «visas» aux Algériens désirant se rendre au Maroc. La réplique de l'Algérie a été instantanée , la fermeture des frontières a été immédiatement décidée. Depuis, les Marocains et leur roi n'arrêtent de solliciter l'Etat algérien de procéder à l'ouverture des frontières et au rétablissement des relations diplomatiques. Malheureusement, nos frères marocains semblent vouloir prendre «le beurre et l'argent du beurre». L'Algérie a toujours rappelé qu'elle n'est pas une «partie» dans le conflit du Sahara et que toute solution devrait être réglée par les Nations unies. Cette fois-ci, les Marocains semblent aller très loin, par le biais de certaines voix qui s'élèvent réclamant des territoires qui, selon eux sont squattés par l'Algérie. C'est un dérapage de trop qui pourrait avoir des conséquences graves, si toutefois le roi du Maroc continue à jouer avec le feu.