La première réunion ministérielle pour la mise en œuvre de la plateforme des Nations unies au Sahel a été ouverte hier au Mali avec la participation de l'Algérie. Même si plusieurs sujets d'ordre économiques sont au menu de ce rendez-vous, la situation sécuritaire sera sans aucun doute au centre des discussions. La 1re réunion ministérielle pour l'établissement d'une plateforme de coordination relative à la mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel s'est ouverte hier, à Bamako. Trente-deux délégations des pays du Sahel et plusieurs autres pays dont l'Algérie ont pris part à ce premier rendez-vous. La réunion vise à «tracer les priorités régionales dans les domaines du développement des infrastructures, de la gouvernance, de la sécurité et de la résilience et à établir un mécanisme pour renforcer la coordination et mobiliser les ressources pour financer les grands projets d'infrastructure dans la région», a indiqué M. Belani. Elle aura également pour objectif d'identifier de manière coordonnée les priorités de la région par les Etats concernés et d'éclairer les partenaires impliqués dans la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel. Il s'agira d'établir un partenariat entre les Etats du Sahel dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, du développement, des droits de l'Homme et des questions humanitaires. La réunion ministérielle intervient en marge de la visite conjointe au Mali du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, de la présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dhlamini Zuma et des présidents des Banques mondiale, africaine de développement et islamique de développement. Après l'ouverture de la conférence ministérielle à laquelle elle prendra part, la délégation conjointe s'envolera pour Tombouctou où elle visitera la mosquée de Djingareyber, le cimetière des 3 Saints, les mausolées détruits et le Centre Ahmed Baba. Elle rencontrera les autorités administratives locales et les responsables des communautés et les leaders religieux, avant d'animer un point de presse. Les 5 personnalités regagneront Bamako dans l'après-midi où ils ont rendez-vous avec le président malien Ibrahim Boubacar Keita pour un dîner offert en leur honneur. Même si cette réunion est consacrée essentiellement à la relance de l'économie et le financement des grands projets, la situation sécuritaire au Sahel demeure toujours inquiétante. L'assassinat des deux journalistes français à Kidal confirme bel et bien la menace terroriste qui pèse sur le Mali et sur toute la région. L'opération militaire menée par la France n'a fait que chasser les groupes terroristes islamistes qui se sont repliés dans le désert et dans d'autres pays limitrophes. Les sanguinaires liés à Al-Qaïda, le Mujao et les autres groupes armés terroristes pourraient frapper à n'importe quel moment, que ce soit dans le Nord du Mali, Bamako où même dans les pays limitrophes. La France qui devrait en principe retirer ses soldats à partir du mois de mars ou avril serait certainement contrainte de prolonger sa mission au Mali, surtout après l'assassinat des deux journalistes de RFI. Hier mardi, au moins 150 soldats supplémentaires ont été envoyés à Kidal. Un renfort réclamé par l'ONU depuis plusieurs mois, et qui vient s'ajouter aux 200 hommes déjà présents dans la région. En somme, comme nous l'avons donné dans nos précédentes éditions, l'élimination des milliers de terroristes et la mort de Ben Laden ou d'autres chefs sanguinaires ne veut en aucun cas dire la fin du terrorisme. Premièrement, la lutte antiterroriste ne pourrait pas se faire tant que ces groupes de criminels sont financés au vu et su de tous par plusieurs pays dans le monde. Cet état de fait ne pourrait pas avoir de résultat, car on ne peut pas aider et combattre le terrorisme en même temps. En second lieu, ce n'est qu'à partir de ces racines que ce fléau pourrait être éradiqué et ce n'est malheureusement pas le cas pour l'instant.