Le Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, dont un premier procès s'est ouvert fin août pour «incitation au meurtre» de manifestants, sera jugé le 9 décembre pour la mort d'autres protestataires, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. Mohamed Badie, actuellement en détention, comparaîtra avec 14 personnes, dont plusieurs hauts dirigeants de sa confrérie, dont est issu le président Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet. Ils sont poursuivis après des violences le 15 juillet en marge de manifestations au Caire réclamant le retour au pouvoir de Mohamed Morsi, qui avaient fait cinq morts et 100 blessés. Parmi les co-accusés figurent Mohamed Beltagi, ancien parlementaire, Essam el-Erian, dirigeant de la confrérie, Safwat Hegazy, influent prédicateur pro-Morsi, et Bassem Kamel Mohamed Ouda, ancien ministre de l'Approvisionnement de Mohamed Morsi. Le 29 octobre, lors de la deuxième audience du premier procès de Mohamed Badie et de 34 autres co-accusés, dont ses deux adjoints, les juges s'étaient récusés pour «cas de conscience». Aucune date n'a été donnée pour la reprise de ce procès. Par ailleurs, de même source, le prédécesseur de Mohamed Badie à la tête de l'influente confrérie, Mehdi Akef, comparaîtra le 10 décembre pour «insultes à magistrat». M. Akef avait qualifié les juges égyptiens de «corrompus» lors d'un entretien à un journal koweïtien en avril. Mohamed Morsi lui-même est actuellement jugé pour «incitation au meurtre» de sept manifestants lors de heurts devant la Présidence le 5 décembre 2012. Son procès, ouvert le 4 novembre, reprendra le 8 janvier. Depuis sa destitution, les islamistes --et en particulier les Frères musulmans-- ont été durement réprimés: plus d'un millier de personnes, en majorité des partisans du président Morsi, ont été tuées dans des heurts, et les autorités ont arrêté quelque 2 000 personnes, dont la plupart des dirigeants des Frères musulmans.