Comme fut le cas à Khenchela, la visite qu'a effectuée le Premier ministre dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi a été également marquée par des contestations et des protestations des citoyens. Dans la daïra d'Aïn Beida, les contestataires de la liste des bénéficiaires de logement de la ville ont réclamé son annulation. D'autres citoyens ont demandé directement le départ du premier chef de l'exécutif, évoquant plusieurs problèmes socioprofessionnels. «Les citoyens de la daïra d'Aïn Beida ont été marginalisés», a indiqué un protestataire. Ce dernier entouré par des dizaines de jeunes devait ajouter que les 80% du budget et des aides de l'Etat alloués à la wilaya ont été utilisés uniquement pour le chef-lieu de wilaya. En raison du jour férié (Achoura) et du week-end, nous n'avons pas pu connaître la version des autorités de la wilaya d'Oum El-Bouaghi. A Aïn Beida, au moment où le Premier ministre s'apprêtait à quitter le pôle technologique après avoir mis en service la faculté de technologie et des sciences de l'ingénieur, des citoyens mécontents de n'avoir pas pu l'approcher ont lancé des projectiles contre le cortège ministériel. Dans la foulée, des mécontents ont indiqué à la presse que les citoyens réclament que leur ville soit érigée au rang de wilaya. Plusieurs problèmes ont été également invoqués à savoir, la crise du logement, les difficultés rencontrés dans le secteur de l'eau, l'électricité et la santé. Le problème de la représentativité s'est posé également à Oum El-Bouaghi, comme ce fut également dans la wilaya de Khenchela. En colère, les citoyens ont tiré également à boulets rouges sur les élus et surtout sur les délégués de la société civile, indiquant qu'ils ne représentent qu'eux-mêmes. «Ces élus n'ont pas été choisis par le peuple alors que lesdits représentants de la société civile ont été désignés par les autorités», ont-ils indiqué. Plusieurs autres citoyens ont indiqué qu'ils ont désigné leurs vrais représentants pour exposer les problèmes des habitants de la région au Premier ministre, mais l'accès leur a été interdit au centre culturel d'Oum El-Bouaghi. Ainsi, malgré les efforts de l'Etat, les citoyens de la wilaya de Khenchela et d'Oum El-Bouaghi semblent insatisfaits et versent leur colère sur les autorités locales, les élus et sur les représentants de la société civile. Pourtant, les habitants des deux régions ont toujours été fidèles à la patrie et ont toujours répondu «présent» à l'appel de leurs gouvernants. C'est par les 90%, voire parfois 98 et 99%, que les deux wilayas ont participé aux diverses échéances électorales et référendums. A ce sujet, des mécontents des deux wilayas ont indiqué qu'il ne faut plus compter sur eux, si toutefois cette situation perdure.