Le 4e Festival international des arts de l'Ahaggar (Fiaata) prévu du 13 au 18 novembre à Tamanrasset, déroulera des activités conçues, pour la première fois, en partenariat avec d'autres festivals culturels nationaux, selon la programmation établie par les organisateurs. Par cette nouveauté, le Fiaata (Festival international des arts de l'Ahaggar, Tin Hinan Abalessa) a intégré la projection de films en Tamazight en collaboration avec le Festival culturel national du film Amazigh, alors que les trois lauréats des précédentes éditions du festival national de musique diwan devraient se produire sur les différentes scènes du festival. L'atelier de contes et récits, conçu pour la transcription d'un savoir plusieurs fois millénaire sera reconduit lors de cette édition. Grand succès de la précédente édition, le campement du festival abritera cette année encore une partie de l'exposition "Architectures de terre et d'argile", une exposition itinérante, déjà présentée à Tlemcen, Alger et Tamanrasset. Des ateliers d'initiation aux techniques de construction en terre seront également organisés, en collaboration avec le Centre de promotion des architectures de terre (Capterre) dans l'esprit de cette exposition. Deux nouvelles expositions, l'une dédiée à l'art rupestre en hommage au grand guide du Tassili, Machar Djebril Ag Mohamed, à l'origine de la découverte d'une grande partie du parc du Tassili, et l'autre à la BD algérienne, prendront leurs quartiers au campement de Tamanrasset pour toute la durée du festival. Le campement reconduira, en outre, les espaces réservés à l'artisanat, aux jeux traditionnels de la région et aussi à l'Imzad, instrument féminin emblématique du grand sud, aux côtés des ateliers de dessin, de calligraphie, de BD et de la vidéo. Pour donner plus de visibilité au festival dans la région de l'Ahaggar, des scènes artistiques ont été installées à Abalessa (commune qui abrite le tombeau de Tin Hinan) et In Salah (700km de Tamanrasset). Un bibliobus sillonnera, à cet effet, plusieurs localités de Tamanrasset. Pour avoir démarré d'une simple rencontre culturelle sur l'Ahaggar, les organisateurs du festival sont aujourd'hui fiers du travail de collecte des composantes patrimoine du grand sud symbolisé par l'espace "Imzad", un instrument et une musique proposé au classement au patrimoine mondial de l'Unesco. Un programme festif pour la mise en valeur de l'Ihaghen Cette année les activités du festival seront axées sur la découverte et la mise en valeur du site paysager d'Ihaghen -un pic culminant à plus de 1700 m sur la route de l'Assekrem- qui abritera deux scènes artistiques en plein air avec pour seul décor le site naturel. Les organisateurs prévoient également des sorties pour le festivaliers afin de faire connaître ce site. Avec la participation d'une dizaine de formations musicales algériennes, dont Badi Lalla, diva du Tindi, le groupe Imzad et Gaada diwan Bechar, le volet festif de la manifestation, rehaussé par la participation d'artistes confirmés de pays du Sahel semble focaliser sur cette région. La troupe féminine "Tartit" (Burkina Fasso-Mali), "Etran Finatawa" (Niger), Abdoulay Cissé (Burkina Fasso) ainsi que le "Super rail band" de Bamako (Mali) se produiront sur la grande scène du campement d'Ihaghen. Le chanteur jamaïcain de reggea Max Romeo, est lui aussi programmé sur la grande scène d'Ihaghen en compagnie du groupe algérien "Democratoz". Une vingtaine d'autre troupes musicales algériennes se produiront, par ailleurs, sur les scènes de In Salah et Abalessa, alors qu'une soirée sera consacrée à l'Imzad, animée par Chtima et Biyat, doyennes de cet art ancestral. Ce programme répond au souci de mettre en avant la musique du sud algérien et ses origines africaines profondes, commune à toutes les populations du Sahara. Le festival des arts de l'Ahaggar a été institué en 2010 dans l'optique globale de recueillir, transcrire et préserver le patrimoine immatériel de la de l'Ahaggar, une région de l'extrême sud algérien.