Le Qatar, qui soutient la rébellion en Syrie, affirme n'entretenir «aucun contact direct ou indirect» avec le régime syrien, après des déclarations du chef du Hezbollah, allié de Damas, indiquant avoir eu un contact avec Doha. «Le Qatar n'entretient aucun contact direct ou indirect avec le régime syrien», a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères qatari, cité mardi soir par l'agence de presse officielle Qatar News Agency (QNA). «Notre seul contact demeure la Coalition nationale des forces de l'opposition syrienne, représentant légitime du peuple syrien.» Il a toutefois souligné que Doha «soutenait une solution politique garantissant les droits légitimes de ce peuple», dans une allusion aux efforts internationaux déployés pour amener régime et opposition à la table des négociations lors d'une conférence de paix prévue le 22 janvier à Genève. Le Qatar, membre du Conseil de coopération du Golfe (CCG), prône avec ses partenaires la mise en place d'un calendrier de transition politique lors de la conférence Genève 2 sur la Syrie et exhorte la communauté internationale à soutenir la Coalition nationale syrienne (CNS), seule représentante légitime de l'opposition à ses yeux. Le CCG comprend, outre le Qatar, l'Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, les Emirats arabes unis et Oman. L'Arabie saoudite et le Qatar sont les principaux soutiens de la CNS et de l'Armée syrienne libre. Le chef du Hezbollah libanais, Sayyed Hassan Nasrallah, indiquait mardi qu'il avait récemment reçu un émissaire du Qatar pour une première rencontre entre les deux parties autrefois proches mais que le conflit syrien a éloignées. «Nous avons eu des discussions. Une ligne de communication entre nous et le Qatar a été [récemment] rouverte, mais dans une certaine limite», a déclaré Nasrallah à la chaîne de télévision libanaise OTV. Il n'a pas précisé l'identité, ni le rang de l'émissaire qatari, reconnaissant seulement que l'entrevue avait eu lieu au cours des derniers jours. Il a ajouté que «le Qatar pourrait reconsidérer sa position et sa stratégie dans la région», alors que le pays, qui soutient le soulèvement en Syrie depuis son déclenchement en mars 2011, se tient activement aux côtés de la rébellion qui lutte pour la chute du régime de Bachar Al-Assad. Le Hezbollah avait développé des liens très étroits avec le Qatar, l'émirat ayant financé la reconstruction de nombreux villages détruits lors du conflit contre Israël en 2006. En 2010, l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, s'était rendu dans le sud du Liban dans le fief du groupe islamiste et avait inauguré plusieurs projets dans le village de Bint Djbeil où les combats avec Tsahal avaient été particulièrement violents. Mais les relations entre l'émirat et le groupe armé se sont dégradées lorsque le Qatar a pris le parti des insurgés syriens contre le président Bachar A-Assad, allié du Hezbollah. Le conflit syrien a ranimé les tensions entre communautés chiite et sunnite, cette dernière étant au pouvoir dans la plupart des pays du Golfe, dont le Qatar et l'Arabie saoudite.