Le monument historique qu'est la grande mosquée Salah El-Bey, plus connue sous le nom de Djamaâ El-Bey, est située dans la vieille ville, précisément à la place d'Armes, ancien centre-ville d'Annaba un berceau historique de la lutte colonialiste. Depuis très longtemps, cette jolie mosquée accueille beaucoup de fidèles principalement lors de la prière du vendredi . Mais il faut dire qu'à la vue de cette merveilleuse bâtisse du XVIIIe siècle, nous sommes réellement étonnés de constater que son état de vétusté s'aggrave de jour en jour car ce noyau d'architecture n'a jamais été restauré comme ce fut le cas de la basilique Saint-Augustin, un joyau du patrimoine architectural du pays qui était menacé par l'outrage du temps, constitue un creuset culturel, un lieu d'échange et de liens intercultuels. Cet édifice religieux a subi depuis 32 mois des travaux de rénovation entamés en 2010 et confiés à l'entreprise française A Girard. Les vitraux ont été restaurés par l'atelier Vitrail et la maîtrise d'œuvre fut assurée par l'architecte Xavier David, à Marseille. Le coût de cette restauration est de l'ordre de 500 millions de dinars, assumé par l'Etat algérien, l'Etat français et la République fédérale d'Allemagne, ainsi que plusieurs autres sociétés algériennes et étrangères qui ont contribué avec des donations telles que Sonatrach, Sider, le Groupe Mehri, le Groupe Vinci, Algérie Télécom et trois fondations italiennes de Milan et Rome. Il y a lieu de souligner que cette grande mosquée avait été construite sous le règne de Salah El Bey. A cette époque, les deux communautés algérienne et turque étaient entrées en conflit au sujet de sa construction. Les Algériens voulaient une architecture mettant en valeur une tour surmontée d'un drome coranique, les Turcs, de leur côté, avaient voulu une mosquée aux dômes circulaires. Alors pour éviter toute confrontation, le dey avait ordonné d'opter pour une architecture regroupant les deux styles de construction mais malheureusement un nouveau conflit surgit lors de l'assassinat de Salah El Bey à la prison d'El Casbah en août 1792 lorsque la communauté turque avait pris possession de cette mosquée, interdisant aux musulmans d'y faire leur prière, soutenus par Mustapha El Ouznadji, successeur de Salah El Bey . D'autre part, il convient de relever que malgré l'importance et l'originalité de son aspect architectural, ce monument perd malheureusement de jour en jour de sa beauté du fait qu'il n'a fait l'objet d'aucune restauration ni rénovation depuis l'indépendance de l'Algérie.