Le second procès pour «incitation au meurtre» de manifestants de Mohamed Badie, Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, a été ajourné, lundi 9 décembre, au 11 février. Mohamed Badie est toutefois apparu à l'audience avec ses coaccusés pour la première fois depuis son arrestation en août dernier : il était absent des deux audiences d'une autre affaire – toujours en cours – pour «incitation au meurtre» de manifestants. Agé de 70 ans, il est accusé, ainsi que 14 autres responsables des Frères musulmans, d'avoir incité ses partisans à tuer des manifestants opposés à l'ex-président Mohamed Morsi le 15 juillet. «C'est un procès politique, il n'y a aucune preuve que les accusés aient commis les crimes qu'on leur reproche», a souligné Mohamed Damati, le principal avocat de la défense, à l'issue de l'audience. Seuls quelques journalistes de la presse égyptienne ont pu assister à l'audience. Depuis la cage réservée aux prévenus où il s'est exprimé, le chef des Frères musulmans a rejeté les charges à son encontre, dont celle d'incitation à la violence. «Pourquoi n'enquêtez-vous pas sur le meurtre de mon fils, et l'incendie de ma maison et des locaux du groupe ?» a-t-il lancé à ses juges, par allusion à la mort de son fils de 38 ans dans l'assaut lancé par les forces de l'ordre égyptiennes contre les campements pro-Morsi au Caire à la mi-août. Depuis la destitution et l'arrestation de Mohamed Morsi – premier président élu démocratiquement en Egypte – le 3 juillet, le nouveau gouvernement dirigé par les militaires réprime de manière implacable et très meurtrière.