Les puissances occidentales n'auront plus à hésiter à initier des résolutions contraignantes à l'égard des pays africains, arabes, musulmans. Elles n'auront plus à hésiter car elles n'auront plus à engager au sol leurs forces terrestres. Les forces indigènes seront toujours là pour mener la guerre en faveur de leurs intérêts. Elles n'auront plus à craindre leur opinion publique car elles ne risqueront pas la vie de leurs soldats. Le principe du «zéro mort» est revenu dans leurs doctrines. L'exemple de la Libye leur avait donné des idées et du... courage à décider des interventions militaires. Les Occidentaux seront bien au chaud dans leurs avions. Hors d'atteinte, hors des risques d'atteinte. Pas de risque d'embourbement ou d'enlisement. Il n'y a même plus de raisons à ce que se constituent des forces de coalition occidentales, car au sol il y aura des forces de coalition indigènes. Cela suffit. Les puissances qui voteront pour les interventions militaires pourront toujours compter sur des forces régionales indigènes. Il est à craindre que soit octroyé à la Cédéao un nouveau rôle, à savoir celui d'être leur bras armé pour toute intervention décidée en Afrique. Dans le nord du Mali par exemple, on ne verra pas au sol les troupes des pays occidentaux qui sont ardemment pour l'intervention militaire. Les puissances occidentales qui ont initié des résolutions contraignantes ne passeront pas au stade de l'envoi des forces terrestres en Libye pour la raison que d'une part, leurs armées s'y embourberaient, en référence aux cas irakien et afghan, d'autre part, parce que des campagnes électorales sont permanentes dans ces pays et on voit mal les dirigeants politiques se présenter devant leurs électeurs et jurer qu'ils ne sont pas des seigneurs de guerre.