Hier, le siège de la wilaya de Bouira a vécu au rythme d'actions de protestation. La première a été menée par les patriotes et ex-patriotes venus de plusieurs wilayas du pays, pour exiger la reconnaissance officielle par l'Etat du sacrifice consenti durant la décennie noire, à travers l'installation d'une institution d'Etat pour la mise en valeur du corps de patriotes. Dans son intervention, le coordinateur national des patriotes, Alliouate Lahlou, dira que l'action en question s'inscrit dans le cadre de la réunion extraordinaire qui s'est tenue le 23 décembre dernier en présence de l'ensemble des coordinateurs nationaux pour réitéré leur appel à l'arrêt de la politique de bricolage préconisée par l'Etat à leur égard, et la reconnaissance de leurs sacrifices dans la lutte antiterroriste durant les années 90. «Notre engagement s'est fait suite à l'appel du cœur de notre partie qui était sous la menace de la horde terroriste, on n'a pas fait cela parce qu'on était des chômeurs en quête d'emploi, la majorité parmi nous avait abandonné son poste de travail pour prendre les armes». Aujourd'hui, poursuit notre interlocuteur d'un air révolté, «on ne quémande pas, mais on cherche seulement nos droit à l'instar d'un statut de victime de guerre et non de la tragédie nationale, le corps compte près de 5 000 victimes à l'échelle nationale, et 29 000 entre blessés et tués dans la wilaya de Bouira. Aujourd'hui, les patriotes, notamment les blessés, sont livrés à eux-mêmes». Et de s'interroger sur l'avenir réservé aux patriotes qui souffrent, au même titre que leurs familles respectives, dans l'indifférence totale. Le coordinateur, bien soutenu par ses pairs, estime que les patriotes refusent qu'on les oublie aussi facilement ; il les appelle à rester mobiliser pour d'autres actions jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. «Halte au caractère facultatif de tamazight» Le rassemblement des patriotes était toujours effectif lorsque les étudiants du DLCA de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, soutenus par des étudiants d'autres filières, sont arrivés au niveau du siège de la wilaya. Portant des banderoles, les étudiants scandaient des slogans pour l'officialisation de la langue et de la culture amazighes, le bannissement du caractère facultatif de l'enseignement de tamazight, l'élargissement des heures de son enseignement, ainsi que la réservation davantage de postes de travail. Après une courte halte au niveau du siège de la wilaya, les manifestants se sont rendus à la direction de l'éducation pour déposer leur plateforme de revendications.