Le président syrien Bachar Al-Assad a appelé le 13 janvier à lutter contre le wahhabisme, l'idéologie réactionnaire politico-religieuse dominante en Arabie saoudite, dans un contexte d'escalade verbale entre Damas qui combat les djihadistes et Riyad qui les soutient. «Le président Assad a affirmé que l'extrémisme et la pensée wahhabite portaient atteinte à l'islam véritable qui est tolérant», rapporte l'agence officielle Sana. Il a souligné «le rôle des hommes de religion dans la lutte contre la pensée wahhabite qui est étrangère à nos sociétés». Ses déclarations interviennent au lendemain de propos du roi Abdallah d'Arabie Saoudite qui, selon l'entourage du président français François Hollande en visite à Riyad (Paris est l'allié proche des monarchies du Golfe), a affirmé que le président syrien avait «détruit son pays». Le roi saoudien a également affirmé que le chef de l'Etat, engagé dans une guerre depuis plus de deux ans et demi contre les rebelles, avait attiré les «extrémistes islamistes». Le gouvernement de Damas accuse de son côté Riyad de soutenir et de financer les groupes islamistes et djihadistes qui combattent l'armée syrienne. Le wahhabisme est une vision rigoriste de l'islam sunnite en vigueur en Arabie Saoudite selon laquelle l'islam devrait être ramené à sa forme originelle. Priorité des priorités de Riyad et Paris et de leurs mercenaires «syriens» : «faire chuter le régime» Sur le plan diplomatique, le pseudo «ambassadeur en France de la Coalition nationale de l'opposition syrienne» (sic), Monzer Makhous, a déclaré n'avoir «aucun espoir» que la conférence de paix sur la Syrie prévue le 22 janvier prochain en Suisse «puisse aboutir à une solution politique». La Coalition de l'opposition syrienne, contrôlée étroitement par Washington et Riyad, est affaiblie par la montée en puissance des groupes islamistes sur le terrain, et est soumise à la pression de ses parrains internationaux. Elle se réunit cette fin de semaine à Istanbul pour décider de sa participation à la conférence de Genève. «Nous sommes conscients du piège : y aller pour capituler ou ne pas y aller et être accusés d'avoir fait capoter la solution politique», a souligné Monzer Makhous. «Mais on ne va pas y aller pour faire ce que veulent les Russes et Damas, c'est à dire nous amener à Genève pour nous contraindre à collaborer avec le régime contre les djihadistes. Notre objectif n'est pas d'entrer en lutte contre les groupes extrémistes. La priorité des priorités, c'est de faire chuter le régime.» L'opposition entend demander à nouveau «la création de zones d'exclusion aérienne en Syrie» comme condition de sa participation à la conférence de Genève. Ces dernières semaines, Damas, en position de force, militairement et politiquement, a répété à nouveau qu'il «ne remettrait pas les clés du pouvoir à l'opposition politique lors de la conférence de Genève».