La Coalition nationale de l'opposition syrienne, qui juge « insuffisant » l'accord de principe donné, dimanche, par Damas pour prendre part à la conférence internationale qui se tiendra à Genève, le mois prochain, peine à trancher quant à sa propre participation. Après quatre jours de pourparlers à Istanbul, ses principaux représentants étaient incapables de parler d'une voix commune. Ils ont enregistré, hier, un sérieux revers dans leurs efforts d'unification, avec le fiasco du vote sur son élargissement à de nouveaux membres. Ce qui laisse planer le doute sur sa participation à « Genève 2 ». L'objectif de cette rencontre était, notamment, d'établir une liste de 22 nouveaux entrants, mais seulement 8 ont été retenus, dont l'opposant historique au régime de Damas, Michel Kilo. Les Kurdes de Syrie, opposés au régime, ont affiché, par contre, leur volonté d'aller à Genève, que ce soit dans les rangs de la Coalition de l'opposition ou indépendamment. Des opposants évoquent des dissensions dues à la guerre d'influence que se livrent les puissances régionales. « C'est très mal, c'est une catastrophe », regrette l'ambassadeur de la Coalition en France, Monzer Makhous. Ce charivari au sommet de l'opposition établie à l'étranger n'est pas pour arranger les efforts des ministres russe et américain, Serguei Lavrov et John Kerry, qui s'étaient réunis, hier, à Paris, pour préparer la réunion de Genève. Défaite sur le terrain, notamment dans la ville d'El Qoussair, contrôlée à 80% par l'armée syrienne et les combattants du Hezbollah (dont le parti a été critiqué par le SG de l'ONU pour son implication dans le conflit), la Coalition a une nouvelle fois demandé à l'Union européenne, dont les ministres des Affaires étrangères discutaient de la question à Bruxelles, de lever son embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles. Cet appel intervient alors que le quotidien français Le Monde, a jeté un pavé dans la mare en accusant l'armée syrienne d'avoir eu recours à des armes chimiques contre les forces de l'opposition, dans les faubourgs de Damas, à Jobar. Le Monde a publié le récit de ses envoyés spéciaux sur place, en avril et mai, qui « ont été témoins d'utilisation d'explosifs chimiques et de leurs effets sur les combattants sur le front de Jobar ».