Le mythe des armes de destruction massives qui a servi à dévaster l'Irak est en train de se reproduire en Syrie. Après avoir mené campagne pour la destruction de l'arsenal chimique syrien, voilà que les Etats-Unis reviennent à la charge. Maintenant, ce ne sont pas des armes à la portée du gouvernement syrien, mais un simple projet de développement d'armes biologiques qui fait déjà jaser la diplomatie US. Dans ce sens, James Clapper, le directeur du renseignement national américain a déclaré ce mercredi devant le Sénat que les autorités syriennes disposaient hypothétiquement de la capacité industrielle pour produire des armes biologiques», a-t-il déclaré. Cela dit, le représentant du renseignement américain aurait dû également faire allusion au financement des terroristes qui sèment la mort en Syrie. Dans une récente dépêche de l'agence de presse Reuters, le Congrès des Etats-Unis a voté secrètement le financement d'une aide militaire aux «rebelles syriens» jusqu'à la fin de l'année fiscale (c'est-à-dire jusqu'au 30 septembre 2014). Il ne semble pas qu'il s'agisse d'une session secrète du Congrès, mais plutôt d'une séance secrète au cours de la session normale. L'agence précise que cette aide comprend des armes légères, ainsi que des roquettes anti-tanks, mais pas de matériel anti-aérien. Réagissant immédiatement, la délégation syrienne à la Conférence de Genève 2 a soumis à signature, le 28 janvier, un communiqué reprenant plusieurs points du texte final de la conférence de Genève 1, notamment la condamnation du soutien militaire étranger au terrorisme (donc du double-jeu US). Cependant, la délégation de l'«Opposition syrienne» a rejeté la proposition du gouvernement syrien, bien que celle-ci ne contienne aucun élément rhétorique nouveau. Le président Barack Obama, qui prononçait le 28 janvier dernier son discours 2014 sur l'état de l'Union, a tenté de minimiser les contradictions états-uniennes. Il a déclaré, dans un passage consacré à la lutte contre Al-Qaïda : «En Syrie, nous soutiendrons l'opposition qui rejette le programme des réseaux terroristes». Le président n'a pas précisé quelle était cette opposition «qui rejette le programme des réseaux terroristes», ni qui la représente. Reuters, qui cite un conseiller du président, Bruce Riedel, assure que ces armes ne sont pas susceptibles de modifier le sort de la guerre, mais au contraire de la faire durer. Selon lui : «La guerre syrienne est une impasse. Les rebelles n'ont pas l'organisation et les armes pour vaincre Assad, tandis que le régime n'a pas la main-d'oeuvre fidèle pour réprimer la rébellion». Pourtant, sur place, les groupes armés, principalement composés d'étrangers, ne cessent de reculer depuis quatre mois. Alors ? Quel type de paix faudrait-il attendre de Genève 2 tant que la mascarade planifiée par les Occidentaux ne fait qu'embrouiller les cartes d'un double jeu ?