Lors de la conférence tenue au cours de dernière semaine à Alger, le directeur général de l'ONA, Karim Hasni, fait de l'utilisation des eaux usées épurées dans l'irrigation, l'une des priorités et l'un des grands défis de son secteur avec un ensemble de 9 EPE, 26 Epedemia et 1 000 services communaux. Ce chiffre avancé par le conférencier est sous équipé et sous encadré, devenu un exutoire pour les indisciplinés et autre employés non intégrables. Pour la subvention de démarrage, insignifiante, elle est de 350 millions de DA ; quant au système de tarification réglementé où la quote-part de l'assainissement ne représente que 33% de la facture (47-53%), et ne couvre que les coûts et charges optimaux qu'à concurrence de 47 à 53%, a indiqué l'orateur, Karim Hasni. Depuis la création de cet organisme, qui gère actuellement 718 sur les 1541 communes, ainsi que les administrations et services, dont 333 stations de relevage sont actuellement opérationnelles contre 66 en 2005, selon les statistiques avancées par le directeur général de l'ONA. Selon notre interlocuteur, il est mentionné la protection et la sauvegarde des ressources et environnement hydriques, la lutte contre toutes les sources de pollution hydrique et la préservation de la santé publique. Doté de laboratoires d'analyses et de recherche, et supervisé par une jeune équipe formée dans le secteur, cet organisme a fait sa mue en une dizaine d'années d'existence. Pour preuve, la grande réussite suite aux conventions finalisées avec la création de 5 filiales ONA - ADE ( 50%-50%) pour la gestion des services publics de l'eau et de l'assainissement entre 2005 et 2009, des wilayas d'Alger (avec Suez Environnement), d'Oran (avec Agbar, Espagne) d'Annaba -Tarf (avec Gelsenwasser-Allemagne) et de Constantine (avec la SEM France). Selon le conférencier, au même chapitre, les contrats signés ont fait l'objet de projets élaborés par un expert de la Banque mondiale avant d'ajouter à la capitale, est globalement positif, a été reconduit le 1.9.2011 pour 5 ans, à d'Annaba –Tarf ont été résilié faute de performances en mai 2011, celui de la capitale de l'Ouest (a expiré en mai 2013), a été reconduit jusqu'au 30 juin 2014, et pour la ville des Ponts suspendus, il est en vigueur jusqu'au 3 avril 2014. Au volet des insuffisances, figurent au calepin du premier responsable de l'organisme cinq niveaux, à savoir TSF : les binômes ne sont pas évalués et aucun programme explicite n'est disponible pour mesurer l'assimilation et l'appropriation du savoir- faire capitalisable, les operateurs éprouvent des difficultés à honorer leurs engagements, la maintenance et la modernisation des systèmes de gestion ne sont pas établies, le large recours à la sous-traitance et l'impact lourd des investissements matériels et immatériels sur le coût du m3. Malgré la disponibilité de la ressource et le volume, l'importance des investissements, la situation financière ne cesse de se dégrader. Ainsi, l'option envisagée est de substituer au contrat de management, une assistance technique limitée à 8 - 9 experts, de haut niveau pour la coopération, et selon le DG de l'ONA, un appui financier de l'UE de 30 millions, parallèlement à une contribution algérienne de 10 millions, en contre valeur pour l'élaboration d'un schéma directeur national d'assainissement, le développement et la formation de formateurs pour le CFMA, l'exploitation d'un système de télégestion, l'équipement et l'extension du laboratoire central. Par ailleurs, les fiches techniques et cahiers des charges ont été élaborés, et le terrain d'assiette est acquis. A la suite des résultats obtenus, le service public de l'assainissement s'est doté, selon le conférencier, d'un plan de modernisation décliné en trois chelles de temps (court, moyen et long), et fondé sur quatre principes directeurs, confondus avec les quatre valeurs de l'ONA. Selon l'orateur, l'écoute active, l'amélioration continue, promouvoir une seconde vie à l'eau et la concertation et l'innovation, tels sont les objectifs inscrits au registre du premier responsable de l'organisme. Au même chapitre, on compte, selon le communiqué, dix huit majeurs et ouvertes sur les différents échelles (courts, moyens, longs), à savoir, selon le directeur général, M. Hasni Karim : Garantir les équilibres financiers du service public en proposant le remodelage du système de tarification sur la base d'un tarif social limité à une consommation de 25 m3 et au-delà, 1 tarif indexé sur un coefficient de 6,5 applicable sur le volume total consommé - Faire passer le taux de raccordement de 88% à 95% - Consolider et intensifier le déploiement de l'activité assainissement à travers le territoire national - Contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire par la multiplication par 30 du volume d'eau épurée destinée à l'agriculture - Elargir l'investissement de vulgarisation de «l'esprit» assainissement par des visites guidées à toutes les wilayas et daïras d'Algérie - Mixer les schémas directeurs des services publics de l'eau et de l'assainissement, y compris, et surtout, lorsqu'il y a confluence de leur mise en oeuvre - Performer le dispositif d'alerte et d'intervention (DAI) mis en place contre les inondations - Valorisation de la ressource humaine par la formation continue - Renforcer les conditions de sécurité du personnel d'intervention - Intensifier la mécanisation du curage pour inverser la courbe du curatif - Augmenter le nombre de sites certifiés ISO de 12 actuellement à 18 en 2015 et 24 en 2027 - Elargir les tâches des agents de sécurité, en rapport avec la clientèle, à l'accueil et à l'orientation - Elaboration du règlement général du service public de l'assainissement - Traiter les requêtes des citoyens dans un délai n'excédant pas une semaine - Substitution de l'autorisation de l'APC, par l'accord des démembrements de l'ONA, pour le raccordement au réseau d'assainissement (arrêté ministériel à élaborer) - Développer les panneaux de signalisation des structures de l'assainissement - Multiplier la réalisation de films documentaires - Etudier l'opportunité d'instituer un cours sur l'assainissement par l'éducation nationale. La création de l'ONA a pour un objectif et une serie de motifs et missions principales, à savoir au premier volet: - Réhabiliter l'assainissement et mettre un terme à l'émiettement des structures - Assurer la cohérence entre la vision stratégique et sa déclinaison opérationnelle - Favoriser l'adéquation de l'investissement avec les exigences d'exploitation - Harmoniser et développer le système de pilotage et de gestion - Revaloriser le métier en le soustrayant à la subsidiarité et enclencher son processus de développement. Pour le second volet, et selon le communiqué remis par le chargé de la cellule de communication – la maîtrise d'oeuvre et d'ouvrage par délégation + gestion + exploitation + maintenance + renouvellement + extension et construction ouvrages et infrastructures d'assainissement – La lutte contre toute source de pollution hydrique – la valorisation et commercialisation des sous-produits des eaux usées épurées – Le recours aux agents de la police des eaux pour la protection de l'environnement hydrique et des systèmes d'assainissement des eaux usées – Les actions de sensibilisation, d'éducation, de formation et de recherche contre la pollution hydrique. Pour le martelât financier, avec un chiffre d'affaires de 2683 millions DA alimenté par la contribution de la MOD 16,39% en 2012 contre 17,8% en 2007 dont la valeur ajoutée fortement haussière de 1 550 millions de DA en 2012 contre 62 millions en 2003. Au même chapitre financier, les frais de personnel a connu une évolution inquiétante du fait de l'érosion avec une masse salariale de 4950 MDA en 2012, a avancé le directeur général de l'ONA, M. Hasni Karim, ce qui fait ressortir un montant de 12 millions DA en 2012 contre - 9 millions DA en 2007, impacté par le tarif réglementé non totalement compensé et inversement proportionnel au développement de l'ONA. A la faveur d'un dossier documenté, la compensation de la sujétion de service public a été débloquée pour 2011 et sera versée jusqu'en 2014 permettant ainsi à l'ONA de poursuivre son déploiement territorial, a expliqué le conférencier lors de la communication. Pour l'axe le plus important, la clientèle, à savoir les usagers du service public de l'assainissement de 718 communes à fin novembre 2013, ainsi que les administrations et services, les conventions conclues entre les trois parties (ministère de l'Intérieur - Tutelle - O.N.A ) pour la maîtrise d'ouvrage déléguée portant sur 40 projets d'investissement pour une AP de 126 milliards DA (centralisée) et 20,8 milliards DA (décentralisée), et sur le même axe, figure aussi la clientèle agricole qui a connu ces dernières années une préoccupation du maillage du territoire en ouvrages d'épuration, ce qui a permis à l'ONA de s'investir de façon plus déterminée dans la REUE. A l'exemple de l'année 2002, une seule STEP était engagée dans l'irrigation de 2000 ha. En 2013, cette superficie a été portée à 13000 ha faisant appel à 20 millions m3 d'eau usée épurée et la seconde pour le nettoyage des villes, la lutte contre les incendies, ainsi que pour d'autres besoins identifiés, s'ajoute la recharge des nappes, notamment pour laquelle une étude pour une unité pilote est envisagée. Avec un carnet de bord mis à jour, on compte 333 stations relevages opérationnelles contre 20% en 2005, soit 66 et la réalisation de méga-projets en exploitation à Ouargla et à El Oued, selon le DG de l'ONA. Deux systèmes complexes ayant requis le lancement de travaux intégrés pour juguler la remontée des eaux, (pollution de la nappe, MTH, salinité 10 x supérieure à celle de la mer, dépérissement du patrimoine phoenicicole, effondrement du bâti) et mise en place d'un important réseau d'assainissement, de drainage, de transfert et de STEP et SP, avec l'utilisation de techniques adaptées (palplanches) et de matériaux spéciaux (PRV et CRS). Au chapitre du financement, une enveloppe injectée par FNGIRE pour l'acquisition de 14 pelles mécaniques (contrat en cours de signature) solde financier en examen et 2.227 millions DA pour l'acquisition de 120 hydro-cureurs s'ajoutent les concours définitifs de 500 millions DA pour la lutte contre les inondations (appel d'offres lancé). Au même volet des prévisions, on avance un montant de 1,5 milliard DA pour 60 hydro-cureurs (cahier des charges en cours), réhabilitation STEP (Bejaia 227 millions en DA, cahier des charges en cours) dont 12 offres en cours d'évaluation, a indiqué le conférencier. Pas moins de dix projets seront lancés afin d'augmenter la capacité et le curage avant de dresser un tableau et le bilan 2013. Selon le directeur général, 15% de curage pour 33780 km, contre, en 2005, un linéaire de 6669 km curé à 7%. Par ailleurs, l'opération des réalisations touchera plusieurs villes du pays, à savoir la STEP Akbou (projet marché en cours), STEP Rouached et Bougherdaine (en voie d'attribution), STEP Sidi Aich, (projet marché à CSM), STEP Oum El Bouaghi, Mohammadia, Boufarik (projet marché en cours). Au même registre, la STEP Mostaganem (visa accordé), STEP Tenes, Illizi et Timimoun (évaluation en cours), la STEP d'Ali Mendjeli, Constantine et Tébessa (projet marché en cours); collecteur Boufarik (évaluation en cours). Pour les études de diagnostic, on compte 6 villes (Tizi Ouzou- Bejaia, Tlemcen-Mascara, Sidi Bel Abbes- Chlef (en voie d'attribution). Avec ce nombre important d'investissement, l'ONA gère actuellement 96 stations d'épuration, un grand défi, selon son premier responsable, Karim Hasni, c'est l'heure de la grande bataille de l'eau. Pour les projets en cours, on compte douze projets dont une STEP OEB (démarrage travaux), la STEP de Bou Ismaïl (chantier, étude topo, et géo en cours), la STEP Djanet avec un taux avancé de 83%, un réseau de 21 kms destinés à la collecte des eaux usées et pluviales et deux autres stations d'épuration, l'une à Beni Haroun et la seconde à Ferdjioua (Aïn Beida), un réseau de 20,8 km destiné à la collecte des eaux usées pluviales, et autres stations d'épuration qui ont connu un taux d'avancement satisfaisant à Beni Haroun (57%), Ferdjioua-Aïn Beida (20%), à Zeghaiya oued el Andja (34%), Aflou (30%), Biskra (13%), Aïn M'lila (12%), Arris (13%), STEP Barika (chantier et études d'exécution), Beni Mered (11%). A propos de l'étude de diagnostic et de réhabilitation des systèmes, il est prévu, selon le directeur général, Hasni Karim l'assainissement de 12 villes et autres (Sétif, Belabbes, Skikda, Batna, Guelma, Jijel) dont l'étude est achevé. De nombreux projets ont fait l'objet d'appels d'offres et sont inscrits au calepin des responsables l'étude de diagnostic et de réhabilitation tranche 2 : Bechar, Saïda, Mostaganem, Tiaret, Tébessa, Biskra, Laghouat,Touggourt, Djelfa, M'Sila et Médéa et Blida, s'ajoute le lancement de 16 projets, a indiqué le conférencier lors de son intervention (STEP Marsat Ben M'Hidi, STEP Beni Saf, STEP Adrar, extension STEP Batna, STEP In Salah, Cherchell avec collecteur, Miliana et Khemis Miliana avec collecteurs, Boudouaou, Boudouaou El Bahri et Kherouba, STEP Chettia avec collecteurs, ainsi qu'un STEP pour la protection du barrage Taksebt . Un nouveau organisme qui a réussi depuis sa création devenir le géant de l'Or noir, ce qui confirme sa fondation avec six directions centrales, un laboratoire, un centre de formation , et une muraille composée de trois directions d'assainissement et de drainage. Depuis le coup de starter de la création de l'organisme et dans un laps de temps, avec la volonté et l'expérience d'une jeune équipé soudée, on compte aujourd'hui sur le vaste sol de notre pays onze zones démultipliées en unité pour gérer les 40 unités et 156 centres d'assainissement. Parmi les composantes de l'apprentissage organisationnel, figure la sécurité du travail de l'année 2013 encadrée par 43 animateurs et 1 inspecteur en HS. En sus de la protection individuelle, l'ONA compte 1 détecteur de gaz par centre et 3 stations d'étalonnage. Taux de fréquence des accidents du travail 3.80 (15 seuil limite) et une fréquence de gravité moyenne qui ne dépasse pas 0.25. Au chapitre du contrôle de la qualité, on compte 1 laboratoire central de prestations pour 12,5 millions DA/an pour les tiers et un laboratoire /STEP, 1 CFMA pour 160 jours de formation (1120 h) pour 670 stagiaires fin 2013, dont une formation de métier assainissement 130 j (910 h) pour 483 stagiaires. L'effectif est de 9390 an 31/12/2013 dont 14% DAIP, 9% effectifs femmes, émargeant à 56% dans la catégorie cadre, c'est ce qu'a déclaré le directeur général de l'Office national d'assainissement (ONA), Karim Hasni, qui a fait le point de la situation sur la gestion et la bonne gouvernance des ressources en eau à travers l'institution qu'il dirige. Traiter les eaux usées constitue un avantage écologique énorme. Les stations d'épuration sont en activité 24 heures par jour, soit 365 jours par année, a confirmé le DG de l'ONA. Que ce soient celles qui sont situées sur notre littoral ou celles qui sont bâties à l'intérieur du pays, elles font l'objet de suivis rigoureux, d'interventions préventives et curatives. Pour faire de l'assainissement, il faudra être propre physiquement et mentalement. Nous sommes dans l'ère des normes ISO, d'exploitation maximale des eaux traitées et récupérées, de l'usage des énergies renouvelables et du management des ressources hydriques que génèrent ces stations implantées à travers 718 communes d'Algérie. La réussite de cet investissement et le grand défi de l'ONA mènent les responsables du secteur à concocter un riche programme à l'occasion des journées environnementales. L'importante rencontre coïncide avec la conférence ministérielle africaine sur l'économie verte prévue ce dimanche à Alger dont l'ONA figure sur la liste des participants .