« L'avenir du Sahara algérien est dans l'Agriculture. Pour le cas d'El Oued, 100 000 hectares pourront être irrigués avec les eaux épurées en 2014 », grâce aux deux projets de complexes d'El Oued et Hassani Abdelkrim contre la remontée des eaux, a affirmé, hier à El Oued, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. C'est pourquoi, l'Etat a consacré plus de 30 milliards DA dans un complexe d'assainissement dont le projet a été lancé en 2005. Ainsi, sept stations de collecte et quatre stations d'épuration ont été créées et mises en service avec 58 stations de relevage et un canal dit « nord-sud » de réseau d'évacuation de 750 km. L'évacuation des eaux épurées se fait dans un exutoire final au niveau de Chott Haloufa, situé à 50 km. Ce projet a été initié pour mettre fin au phénomène de remontée des eaux, localisé dans les régions d'El Oued et Ouargla. « Le phénomène est très complexe », a indiqué le ministre qui explique, pour le cas d'El Oued, qu'« il existe trois nappes superposées : l'aquifère, la terminale et l'albienne ». Explication : les gens ont fait des forages alors qu'il n'y avait pas de réseaux d'assainissement. Conséquence : la nappe aquifère a été rechargée par les eaux usées, ce qui a causé des maladies à transmission hydrique, la mort des palmeraies et la déstabilisation de l'écosystème. Pour sa part, le directeur général de l'Office national d'assainissement (ONA), Karim Hasni, a indiqué que « la nappe phréatique a été polluée par les eaux usées et il y a eu saturation. Ce qui a provoqué les remontées des eaux qui a engendré des déversements à ciel ouvert qui sèchent en été, laissant ainsi du sel qui a anéanti les palmeraies ». Ainsi, « les populations pompaient l'eau de la nappe albienne pour leurs besoins, notamment l'agriculture », a-t-il signalé. Le projet d'assainissement, qui a couté 32 milliards DA a permis, selon M. Hasni, « la création d'une zone humide qui relève du domaine public hydraulique ». Aussi pour le ministre, Chott Haloufa constitue aujourd'hui, une zone humide qui peut être utilisée comme un parc de loisirs, car le rapport qu'il a reçu sur l'aspect environnement « ne révèle aucun signe de menace sur la nature ». Il a relevé que ce système est un cas d'école qui est cité en exemple à l'étranger. A cela, s'ajoute 1,5 milliard DA investi pour le raccordement des habitations au réseau, aux frais de l'Etat. Aujourd'hui, le taux de raccordement au réseau d'assainissement est passé de 0 à 76% en deux ans, a indiqué Rachid Chaouche, chef de projet, qui ajoute que le problème de la remontée des eaux a touché 12 communes.