Plusieurs manifestants dont le numéro deux du mouvement islamiste dissous ont été interpellés devant la Grande-Poste, au centre d'Alger. Ce rassemblement a eu lieu hier à la suite d'un appel à manifester lancés par plusieurs mouvements islamistes, la Coordination des familles des disparus, le Comité des droits des chômeurs et le mouvement du 8 mai 1945. Dès la matinée d'hier, quelques cinquantaines de personnes se sont regroupés à proximité de la rue d'Isly et devant la grande poste. Des badauds et des militants islamistes appartenant à plusieurs mouvements islamistes, dont celui de «Rachad» et de l'ex-parti dissous ont rejoint la manifestation. Les policiers qui étaient présents sur les lieux ont demandé aux organisateurs de présenter une autorisation à manifester délivrée par les services de la wilaya. «Si vous disposez d'une autorisation, notre devoir et d'assurer votre sécurité, jusqu'à la fin de la manifestation», a indiqué un officier de police aux organisateurs. Plusieurs officiers de police ont tenté d'expliquer aux organisateurs qu'une autorisation est nécessaire voire obligatoire pour n'importe quelle manifestation publique. Dans le cas échéant, la manifestation redevient un attroupement illégal et puni par les lois et les textes de la république, a ajouté le même officier. N'étant pas en mesure d'exhiber une autorisation, les manifestants ont été sommés de se disperser du moment qu'ils étaient en infraction avec la loi. Si plusieurs manifestants ont commencé à se disperser, certains ont refusé de le faire et n'ont pas manqué de lancer des injures à l'encontre de l'Etat et des agents du service d'ordre. Plusieurs manifestants à l'origine de ces troubles dont Ali Belhadj, l'ex-lieutenant d'Abassi Madani, ont été interpellés et embarqués par les forces de l'ordre. L'arrestation d'Ali Belhadj est la seconde en quelques jours après celle qui a eu lieu devant le ministère de l'Intérieur le 16 février. Malgré que le n°2 de l'ex-Fis savait qu'il est interdit d'activité politique en raison de ses responsabilités dans la tragédie nationale, il continue toujours de provoquer les autorités locales et de se rebeller contre les services de sécurité. Chaque vendredi, il organise un rassemblement de plusieurs islamistes au niveau de la mosquée «Al Wafa Bi Al Ahd» située à Kouba. Au cours de ces regroupements, le prédicateur tire à boulets rouges sur l'Etat et incite à la rébellion et au désordre. Même les pouvoirs des autres pays qui luttent contre le terrorisme tels que l'Egypte et la Syrie n'échappent pas aux critiques et aux offenses de cet individu sous les cris «d'Allah ou Akbar» de ces acolytes.