Mouloud Hamrouche a annoncé, jeudi, qu'il ne participera pas à la présidentielle. Il a éclairé les Algériens lors d'une conférence de presse donnée à l'hôtel Safir. Hamrouche, après un bref suspense, dément les intentions politiques que la presse nationale lui prêtait. Il ne faudra pas compter sur sa présence lors du prochain scrutin. Pour lui, «ces élections n'ont aucun sens». Cet ancien chef du gouvernement des réformateurs algériens entre 1989 et 1991, qui a participé à l'ouverture au pluralisme politique, représentait un candidat intéressant pour ce scrutin. Finalement, il refuse d'être associé à ce rendez-vous électoral. Mouloud Hamrouche a été une seule fois candidat à la présidentielle, en 1999, mais depuis il n'en a jamais montré d'intérêt. Intervenant lors d'une conférence de presse, Hamrouche, qui a animé, à l'hôtel Safir, sa première conférence de presse depuis l'élection présidentielle de 1999, a développé sa vision de l'actualité nationale et internationale. Il a déclaré que «je n'ai pas voulu polémiquer sur la question des candidatures et encore moins sur le renouvellement ou pas du mandat du président» à propos de sa déclaration rendue publique le 17 février dernier. «Je m'excuse auprès de tous ceux et toutes celles qui ont cru comprendre que ma précédente déclaration était un acte de candidature», a-t-il dit après avoir annoncé sa décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. «C'est vrai que j'ai du respect envers l'institution militaire, parce que je suis un ex-officier de l'Armée nationale populaire, la plupart des militaires sont mes amis et des ex-collègues. «L'armée a une mission noble, c'est de défendre ce pays.» Selon lui, il y a une «crise au sein du régime algérien» et les «facteurs de l'impasse» se maintiennent. Pour sortir le pays de «l'impasse», il préconise «une solution de compromis» dont la réussite nécessite une «contribution» de l'armée. «Maintenant que toutes les institution sont paralysées, il faut que l'armée tranche.» L'ANP est «capable de procéder au changement». Dans ce sens, il a indiqué que l'armée est incontournable dans l'instauration d'un système démocratique en Algérie. «Il n'y a aucune chance d'instaurer un système démocratique sans l'aval et le soutien actif de l'armée.» Mouloud Hamrouche insiste sur le rôle que doit jouer l'institution militaire dans l'élaboration d'un consensus. «Nous avons besoin de consensus et l'institution (militaire) participe dans l'élaboration des mécanismes nécessaires. Seule l'institution de l'armée peut jouer un rôle après qu'on ait paralysé toutes les (autres) institutions», insiste-t-il. «L'édification d'un régime démocratique et l'instauration d'un Etat de droit sont des approches raisonnables qui mettront à l'abri la cohésion, la discipline et l'adhésion de tous les constituants de notre société.» En conclusion, Hamrouche a appelé «à tourner la page du passé», encourageant et accueillant «favorablement toute plate-forme consensuelle et l'ouverture d'un véritable débat sur la situation du pays avec toutes les composantes de la société algérienne».