Pédophilie, chantage et escroquerie sont les formes d'atteintes courantes que peuvent subir les enfants si leurs balades sur la Toile ne sont pas contrôlées. La sonnette d'alarme contre les dangers d'internet a été de nouveau tirée hier par les participants au forum de la DGSN traitant du thème «Une meilleure utilisation chez les personnes mineures». Chiffres à l'appui, le sous-directeur de la police judiciaire à la DGSN, le commissaire principal Fayçal Hassani, a indiqué que le crime électronique est en évolution en Algérie comme dans tous les pays du monde, d'où la nécessité de doubler les efforts contre cette forme de criminalité notamment dans son volet touchant aux enfants. En effet, au cours de l'année 2013, les services de police judiciaire ont enregistré sur le territoire national 107 affaires de cybercriminalité contre 47 en 2012. Il s'agit, souligne-t-il, de 12 affaires d'atteintes à l'intimité à la vie privée, 28 affaires de diffamation, huit affaires de chantage, huit offensives aux institutions, 20 affaires d'intrusion, 21 cas d'usurpation d'identité, cinq cas d'escroquerie et cinq cas de pédophilie alors qu'aucun cas n'a été enregistré en 2012. Le commissaire principal a fait état de la progression inquiétante des atteintes contres les personnes mineures via la Toile et ce, en conséquence d'un développement sans précédent des moyens technologiques et, également, de la non-vigilance de certains parents quant à l'utilisation d'internet. Il explique, de même, que la législation existant depuis 2004, puis amendée en 2009 et renforcée par des dispositions procédurales dont la perquisition des systèmes informatiques, a permis de traiter un nombre important d'affaires et coincer plus d'un malfaiteur, mais elle demeure insuffisante devant tous les dangers d'internet. La sensibilisation permanente est donc un remède vital en destination de parents, de la société civile, de l'école et des enfants. Un avis partagé par l'ambassadeur des bonnes intentions de l'Unicef, le footballeur Madjid Bougherra qui a témoigné, d'une part, de la proportion qu'a prise la cybercriminalité et, d'autre part, des efforts fournis par les services de police et de l'Unicef pour y faire face. L'invité du forum de la DGSN a, à son tour, rappelé les dangers d'internet et les atteintes contre les enfants ainsi que sur la nécessité d'impliquer davantage les parents dans la lutte. Il estime qu'en matière de moyens technologiques de communication, le pays n'est pas très en avance mais ne cesse de se développer. «Internet est dangereux, les parents sont la clé», a conclu Bougherra. Pour sa part, le représentant de l'Unicef, Thomas Davin, a rappelé l'importance du partenariat avec la DGSN en matière de protection de l'enfance et les objectifs tracés par la campagne de sensibilisation lancée en décembre dernier avec l'implication du réseau NADA et plusieurs institutions.