L'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, a annoncé son retrait officiellement, hier, de l'élection présidentielle d'avril 2014. Ainsi, il se déclare solidaire avec les partenaires politiques qui ont lancé un appel au boycott . Dans une conférence de presse animée hier au siège de l'annexe de sa permanence à El-Harach, l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour a développé plusieurs thèmes correspondant à l'actualité politique nationale et internationale. Il est premier à avoir lancé son souhait de participation au rendez-vous électoral prévu en avril prochain. C'est en décembre 2012, que Ahmed Benbitour a annoncé sa candidature pour l'élection présidentielle d'avril 2014 avec un programme pour une Algérie sous le slogan «paix, justice et prospérité». Dans son intervention, il a présenté le bilan vécu en Algérie, tout en appelant au changement. «Aujourd'hui, un diagnostic scientifique et rigoureux de la situation du pays et de l'avenir de la nation algérienne confirme la nécessité du changement de tout le système de gouvernance et non de se contenter du changement des personnes», . constate Benbitour. Il a expliqué que «le changement n'est dirigé, ni contre une personne, ni un groupe de personnes, ni une institition quelquonque». Selon lui, le changement c'est l'endiguement de la crise, la formation d'institutions solides, la promotion de la citoyenneté, la consolidation de la démocratie et sa protection contre le statu quo ou la régression, la protection du territoire national, la sauvegarde de l'unité nationale, le développement économique et social digne des ressources humaines et naturelles dont jouit le pays. Par ailleurs, l'orateur a poursuivi que «Nous avons travaillé pour que cette élection soit l'opportunité pour un changement pacifique». Cependant, force est de constater la persistance de la fermeture des canaux les plus efficaces pour la mobilisation du peuple autour des idées et des actions de la sauvegarde de la nation algérienne. L'usage inconsidéré des deniers publics, le maintien d'un gouvernement dont les membres sont notoirement connus pour leur allégeance au candidat-président, la défaillance des mécanismes de régulation de la société par l'instrumentalisation de la justice, la vassalisation de l'administration, la confiscation des médias audio-visuels publics, font que l' élection d'avril 2014, se présente, une fois de plus, comme une rupture de pouvoir avec le peuple. En réalité, les urnes ne seront qu'un leurre et une piraterie légalement soutenue. Une fois de plus, en Algérie, les forces de la fraude auront pris le dessus sur l'argumentation convaincante. La Constitution et la légalité étant bafouées, que restera-t-il au peuple, autre que le parallèle à l'Etat et la disqualification de tout ce qui émane du pouvoir. «D'où mon retrait de cette élection et ma solidarité active avec mes partenaires politiques qui ont lancé un appel au boycott», indique Benbitour et à ceux qui se sont mobilisés pour relever le défi de la collecte des signatures pour mon dossier de candidature, malgré la lourdeur administrative et face à une société civile écrasée par plus de dix années de violence et une autre décennie d'autoritarisme. «Dès mars 2001, Ahmed Benbitour, a averti que l'Algérie se dirigeait vers l'autocratie, le blocage généralisé et une quasi-paralysie, au moment où le pays disposait de tous les atouts pour un décollage économique et une stabilité politique». «En juin 2001, il a proposé un programme politique de sortie de crise par «l'unité dans la diversité» qui devait s'appuyer sur l' élection présidentielle anticipée au mois de juin 2002». A l'approche de l'échéance normale du premier mandat du président de la République, il a annoncé une vision qui aurait permis, à toute la société, de prendre son destin en mains et de faire de l'élection présidentielle de 2004, le début de solutions durables et d'un système nouveau fondé sur la rationalité, l'efficacité, la clairvoyance et la bonne gouvernance. Dans le manifeste pour l'Algerie de décembre 2003, il a appelé à la constitution d'un front patriotique unifié pour une véritable transition démocratique. En mai 2011, il s'est adressé à tous ceux qui ont à cœur de sauver l'Algérie, et a proposé l'organisation d'une période de transition démocratique sur quinze mois pour se terminer par une élection présidentielle anticipée. Les propositions de Benbitour Le combat continue, nous travaillerons ensemble à la mise en place des instruments adéquats pour la poursuite de notre engagement politique pour une Algérie de paix de justice et de prospérité. Aux forces du changement, la nécessité d'actions politiques d'envergure avec la forte mobilisation du peuple. «Nous proposons les missions suivantes : préparer une feuille de route qui définit le projet de changement du système de gouvernance et les étapes de sa mise en œuvre, définir les principes qui guideront les parties prenantes à ce projet, préparer un pacte social comme base de la nouvelle Constitution où seront bannis le monopole du pouvoir par des groupes immoraux et incompétents ainsi que le monopole de détournement de l'Etat au profit d'intérêts privés, communiquer et débattre le contenu du pacte social pour l'adopter et enfin, mettre en place un comité provisoire pour la conduite du projet à l'échelle nationale. Pour conclure, Benbitour a insisté sur la responsabilité de tous devant le peuple et le monde. «C'est l'heure de la mobilisation du peuple pour la sauvegarde de la nation algérienne», a-t-il conclu.