Il dénonce les conditions inhumaines des ouvriers chargés de construire les stades pour le Mondial-2022. Le Qatar s'est dit, hier, «déçu» par un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI) évoquant des conditions «inhumaines» de migrants employés par ce richissime émirat du Golfe sur ses chantiers du Mondial-2022 de football. «Nous sommes pleinement conscients des défis auxquels nous sommes confrontés en tant que pays organisateur du Mondial 2022 (...) et nous sommes engagés à les relever», a annoncé le comité d'organisation du Mondial-2022. Mais «il est décevant» que le rapport de la CSI comporte «des erreurs et des tentatives de discréditer le travail positif que nous faisons», a-t-il ajouté dans un communiqué en insistant : «Il n'y a pas eu de mort sur les chantiers du Mondial». Dans son rapport, la CSI rapporte que sa secrétaire générale Sharan Burrow a vu, lors d'une visite sur le chantier du stade Al-Wakrah, 38 travailleurs asiatiques «vivant dans des conditions inhumaines»: matelas posés à même le sol sous les gradins, à plus de 10 par pièce, cuisine et hygiène avec «une eau saumâtre»... Le rapport réclame aussi «la fin de la kafala», le système de parrainage qui enchaîne les ouvriers à leur employeur. Une charte en février. Le comité organisateur a assuré que les travailleurs cités n'étaient pas engagés à la construction du stade d'Al-Wakrah mais du club sportif attenant, et qu'ils devaient emménager fin mars dans un nouveau local de 24 chambres «avec 2 ou 3 employés par pièce». Accusé depuis septembre de tolérer sur ses chantiers des conditions de travail proches de l'esclavage, le Qatar a publié en février une charte destinée à améliorer le sort des ouvriers sur les chantiers du Mondial-2022. Cette charte est censée améliorer les droits des quelque 1,4 millions de travailleurs étrangers employés au Qatar, la plupart originaires d'Inde, du Sri Lanka, du Népal et du Bangladesh. Le comité exécutif de la Fifa, qui avait été mandaté pour enquêter sur les droits des travailleurs au Qatar, doit se réunir à nouveau le 20 mars à Zurich. La CSI, qui avait été parmi les premiers à pointer du doigt les conditions de travail au Qatar, a récemment estimé que les chantiers du Mondial pourraient coûter la vie à 4 000 travailleurs avant le coup d'envoi en 2022.