Profitant de la plaisanterie de M. Sellal, certaines parties qui ont l'habitude de nager dans les eaux troubles continuent de «souffler sur les flammes», créant une véritable polémique qui, en réalité, n'a pas de raison d'être. Ce qui est vraiment étonnant, c'est que malgré les excuses de M. Sellal et du directeur de la télévision d'Ennahar ainsi que les explications de Brahim Boulahya, sénateur issu de la wilaya de Batna, une simple plaisanterie est devenue une «affaire d'Etat». Certaines parties ont profité de cet état de fait pour inciter les citoyens à sortir dans la rue. C'est le cas à Batna où des universitaires gonflés à bloc ont organisé une marche scandant le nom de l'ex-président Liamine Zeroual et du martyr Ben Boulaid. Plusieurs parties politiques qui en l'absence de programme ont déclaré «forfait» pour les élections Présidentielles ont également profité de la plaisanterie de M. Sellal pour refaire surface. Pourtant, M. Sellal n'a fait que plaisanter avec son ami qu'il connaissait très bien et qui à chaque fois où ils se rencontrent profitent pour échanger quelques farces de façon à sortir un peu de l'officiel. C'est ce qui est arrivé à l'hôtel Ryad où M. Sellal et Brahim Boulahya se sont donné à un moment d'amusement transformé malheureusement en une grande polémique. Intervenant à ce sujet M. Sellal a indiqué qu'il regrettait à ce que cette plaisanterie soit exploitée par certaines parties dans le but de créer des troubles, alors que notre pays n'a pas besoin surtout en ces moments précis. De son côté, Brahim Boulahya est intervenu dans un journal en ligne déclarant : «Je connais si Abdelmalek Sellal depuis longtemps. D'abord, il s'agit de quelqu'un de gai et qui aime plaisanter. L'homme ne fait pas partie de ce genre de responsables qui sont complexés ou qui ne parlent pas avec les gens, mais plutôt de ces responsables qui cherchent à construire des relations de confiance avec eux. Ensuite, j'étais présent à l'hôtel Riad (vendredi dernier) quand il a lancé cette blague et elle m'était adressée personnellement. D'ailleurs, il me l'avait déjà dite à Batna et les gens qui étaient présents avaient ri. Son intention était de détendre l'atmosphère avec les responsables. L'homme n'avait pas l'intention d'envoyer les messages qui circulent aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que c'est un Amazigh». Brahim Boulahya n'a pas manqué de fustiger ceux qui voulait semer la zizanie dans la wilaya de Batna en organisant des manifestations. «La manifestation a été dirigée par un jeune membre de la direction de la campagne d'Ali Benflis», a-t-il indiqué. A ce même sujet, le sénateur devait ajouter : «Il s'agit d'une tentative d'exploiter des propos dans un contexte de campagne électorale. Celui qui veut soutenir un autre candidat est libre de le faire, mais il faut laisser les gens s'exprimer à travers les urnes et ne pas semer les germes de la sédition et du tribalisme. Et un candidat à la présidentielle ne doit pas avoir ce genre d'idées, parce qu'il ne pourra pas unir les Algériens et parce qu'il va présider une République algérienne démocratique et populaire». Le directeur de la télévision d'Ennahar n'a pas manqué également de présenter ses excuses à l'ensemble des «Chaouis» et à ceux qui se sont sentis heurtés par les propos de M. Sellal, repris par erreur sur les écrans de la chaîne qu'il dirigeait. Après cette intervention, la télévision d'Ennnahar a reçu plusieurs appels téléphoniques émanent de Batna, Khenchela, Tébessa, Aris et Oum El-Bouagui. Ces derniers n'ont pas manqué de fustiger ceux qui appellent à manifester, indiquant qu'ils ne représentent nullement la région des Aurès. Dans une déclaration à La Nouvelle République, le docteur Abdelwaheb Djébaili a indiqué que cette polémique n'est pas la priorité des Algériens. «Je trouve qu'il faudrait élever le niveau car les Algériens savent faire la différence entre une plaisanterie et une déclaration officielle. Même chez nous, les Chaouis d'une même tribu s'échangent parfois de moqueries et de plaisanteries mais sans que le ciel ne tombe sur la tête.». Nous avons appris que le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, s'est rendu à Batna afin de calmer les esprits. En somme, malgré les excuses des uns et les explications des autres, plusieurs parties soufflent toujours sur les flammes et appellent les citoyens des Aurès à manifester. A qui profite cette polémique ?