J'ai donné ma vie pour mon pays, je l'ai redonnée une deuxième fois aux côtés de l'ANP, des services de sécurité pour défendre notre Etat républicain du péril terroriste. Où étaient ces champions du quatrième mandat qui s'emparent aujourd'hui du monopole de la stabilité du pays, en provoquant un séisme au sommet de l'Etat. Les propos provocateurs, tendancieux, et diffamatoires de ce sinistre individu, venu du néant, sont prononcés sous la dictée de ses maîtres qui l'ont installé au trône du FLN avec un TAJ comme celui de son complice qui ne cesse de bluffer le peuple au nom de son parti dans ses tournées ministérielles aux frais de l'Etat. Le pouvoir absolu est, en premier lieu, responsable de cette situation. Quand il nomme à des postes de responsabilité des gens qui ne remplissent ni critère d'intégrité, ni critère de compétence, quand il envoie en retraite anticipée des cadres compétents, quand il fait adopter des lois qui entravent l'activité et l'exercice de la démocratie, quand il prive les nouveaux partis et les associations de locaux et du financement de leurs activités en les soumettant au diktat de l'administration et son autorisation préalable pour la tenue de leurs réunions. Quand il favorise à certains partis du pouvoir, et dans le pouvoir, un financement généreux de 400.000,00 DA, par député, leur offrant ainsi les moyens d'acheter même des voix et en mettant à leur disposition des locaux luxueux de l'Etat. Quand il interdit les manifestations publiques pacifiques ; quand il déclare les grèves illégales, pourtant autorisées par la constitution ; quand il permet à certains de cumuler entre la fonction exécutive de ministre et de président de leur parti en leur permettant d'utiliser les moyens de l'Etat, au cours de leurs sorties, pour faire la propagande de leurs partis. Quand il interdit, par une loi, à certains présidents de partis, de cumuler la présidence du parti avec celle d'une association. Quand il permet la fraude électorale à grande échelle. Quand il refuse de mettre en place une commission nationale indépendante pour le contrôle des élections. Quand il impose sont diktat par une ligne rouge et une liste noire aux médias et à la presse écrite qui militent pour leur indépendance, dans le contour des constantes de la Nation et de l'intérêt supérieur du pays. Quand il refuse d'ouvrir, dans le cadre d'une démocratie participative, un débat national sur les véritables problèmes de notre pays et de notre peuple. Le système ferme les yeux en s'enfermant sur lui- même, et en déclarant que «tout va très bien madame la marquise». Ce statu quo devient dangereux pour la stabilité du pays. Que ceux qui veulent faire avaler la couleuvre du 4e mandat en brandissant le danger de la déstabilisation du pays, pour se maintenir en poste, comprennent que la stabilité véritable résulte et ne peut être garantie que par la solution des graves et légitimes problèmes qui se posent aux citoyens. Tous les secteurs d'activité et toutes les catégories sociales sont en ébulition. Le problème de Ghardaïa, qui prend de l'ampleur, nous révèle l'impuissance des autorités à trouver des solutions radicales et à imposer l'autorité de l'Etat sur le terrain. Ce conflit, pour être résolu définitivement, a besoin de la présence permanente de responsables dotés de tous les pouvoirs pour assurer le suivi de l'application des décisions et des accords conclus entre les parties, très spécifiques, qui constituent cette honorable communauté. La force de la logique de l'exercice du pouvoir me ramène à la légitimité constitutionnelle durant la décennie de notre défunt président Chadli Bendjedid où le pouvoir a continué à être exercé par l'armée dans un imperméable habillage civil. Le colonel Chadli a été le candidat unique de l'armée, autour duquel il y a eu consensus entre militaires et civils. Le comité central du parti issu du quatrième congrès qui a eu une très large participation des militaires, de même qu'au sein de ce comité central, l'armée était largement représentée. Civils et militaires constituaient ensemble la nouvelle direction du pays qui avait mission de mettre en forme et en exécution les orientations et les grandes décisions émanant du pouvoir absolu détenu, derrière les rideaux, par les militaires. En clair, les militaires qui détenaient le pouvoir l'ont fait exercer par des civils de leur choix. Cette réalité nous force à reconnaître que les civils ne se sont pas préparés et ne sont pas encore prêts à exercer ce pouvoir pour la simple raison qu'ils n'ont pas encore réussi à former une classe politique à la hauteur de cette mission historique. Une classe politique capable de gouverner et diriger le pays et faire face aux défis, notamment cette mondialisation, qui ne nous procure que ses méfaits. Durant la décennie 90, soixante partis agréés n'ont pas été capables de s'unir pour faire face au raz-de-marée qui mettait en danger l'Etat républicain et ses institutions. Seule l'UGTA et un nombre réduit de partis ont réagi et milité aux côtés de l'ANP qui s'est retrouvée seule, aux côtés des services de sécurité, des patriotes et des journalistes, à combattre ce fléau transnational jusqu'à le repousser hors de nos frontières. Aussi, n'oublions pas que la réconciliation nationale, qui a ramené la stabilité et la sécurité, est l'aboutissement de la loi de la rahma initiée par notre ex-président Liamine Zeroual. Notre président actuel Abdelaziz Bouteflika a su lui donner un habillage juridique et un contenu politique qui a donné le résultat que nous vivons aujourd'hui. Cette réconciliation nationale n'a d'ailleurs pas encore réalisé tous ses objectifs puisque les patriotes, les gardes communaux et les victimes du terrorisme attendent toujours la solution à leurs problèmes. Notre classe politique, toujours en formation, se trouve aujourd'hui dispersée dans plus de 60 partis. Toutes les tentatives de regroupement par pools ont échoué, de même pour les alliances parce qu'on se retrouve, à chaque fois, dans un contenant, sans contenu. L'échec est aussi dû aux ambitions des uns et des autres pour le leadership. Tous les partis se proclament à travers leurs titres et leurs programmes, qui se ressemblent : - Qui du nationalisme et du patriotisme - Qui de la démocratie et des droits de l'homme - Qui de l'islamisme - Qui du socialisme - Qui du capitalisme. Tous veulent arriver au pouvoir, mais en rangs dispersés, oubliant qu'ils ont en face les partis du pouvoir, en alliance permanente, pour ne pas le lâcher. Est-ce que notre classe politique, dans sa diversité, est aujourd'hui capable de mobiliser toutes les forces vives et notre peuple, dans un front intérieur uni, pour faire face au danger et menaces extérieurs. Nous savons tous que notre pays vit au milieu d'une ceinture de feu. (La guerre au Mali et en Libye, l'insécurité en Tunisie et les menaces du Maroc). Notre pays, est en même temps, devenu la vache à traire de nos voisins. Notre gas-oil, notre essence et notre cheptel s'écoulent, sous nos yeux, par nos frontières de l'Est, de l'Ouest et du Sud pendant qu'on nous déverse des tonnes de poison, un crime contre notre jeunesse. Il est temps de réagir par des actions coordonnées au lieu de se résigner et se lamenter sur notre sort en se limitant à de simples discours. Si le pouvoir militaire est aujourd'hui à saluer et à remercier pour la noble et permanente mission de notre ANP au service du pays, il faut aussi lui rappeler sa grande responsabilité dans le mauvais choix de beaucoup de responsables sélectionnés pour des postes-clefs dans le système qui se sont révélés médiocres, incompétents et ingrats. Je cite l'exemple de Saâdani que le DRS de Ouargla a fabriqué et propulsé aux hautes responsabilités. Il était sous mes ordres comme militant à la Kasma de Ouargla lorsque j'étais mouhafed dans cette wilaya de 1982 à 1986. C'était un élément très assidu du secteur militaire-DRS. Ces genres de responsables n'ont servi ni le système ni le peuple. Ils se sont trouvés là pour se sucrer et non pas pour résoudre les problèmes des citoyens mais pour leur en créer. Ils sont responsables de la bureaucratie et la corruption qui est passée de 10% sous la table durant les années 1970, à la part du lion de l'argent du pétrole en 2013. Chaque scandale qui a éclaté dans un secteur, le principal responsable a été épargné et n'a été cité que comme témoin devant la justice. Dans d'autres pays, le responsable impliqué démissionne. Chez nous, il est protégé quand il n'est pas promu et propulsé à la tête d'un parti. Aujourd'hui, la société civile est encore en organisation, elle patine parce qu'elle n'a pas été dotée d'une loi qui lui trace son contour structurel, et qui définisse sa composante humaine, sa place, son rôle, ses devoirs et droits, comme elle n'est pas dotée d'une charte citoyenne comme source d'inspiration, guide et cadre fixant l'étendue de son champ d'action. Les civils ne sont donc pas prêts à se hisser au niveau du pouvoir absolu tant que notre classe politique n'a pas atteint le degré organisationnel et de représentativité de notre peuple. Si on fait un calcul, notre parlement actuel ne représente que 18% des citoyens : (57% des citoyens n'ont pas voté, 20% ont dispersé leurs voix au nouveaux partis, 5% de bulletins nuls). Ceux qui crient à l'accession des civils au pouvoir ne connaissent rien de cette réalité (doit-on transférer ce pouvoir à des Saâdani et consorts). D'un autre côté, il faut que tout le monde reconnaisse que le système unique qui a gouverné le pays depuis 1962 est arrivé à la limite de l'usure. Par la médiocrité, la mauvaise gestion, la bureaucratie et la corruption. Les causes essentielles de son suicide sont : - La fraude électorale qui a confisqué la souveraineté du peuple, le poussant à s'abstenir de voter (de plus en plus). - Le recul de la démocratie et les entraves juridiques qui rejettent le débat, empêchent l'émergence des compétences, bloquent le fonctionnement et les activités des partis et des associations, démobilisent les forces vives de la nation et accentuent la crise de confiance entre le peuple et son Etat. - La dépendance de la justice qui empêche les magistrats d'appliquer la loi en toute conscience. - Le diktat des patrons distributeurs de la cagnotte publicitaire sur les médias et la presse écrite et la censure qui revient au galop pour le boycott de certains partis, par une clique qui se cache dans l'anonymat. C'est carrément la remise en cause de la liberté de la presse. Nous sommes tous interpellés et particulièrement le pouvoir militaire sur l'urgence d'engager le processus de la relève qui réalisera le changement pacifique et sans violence par un consensus patriotique qui ne sera ni le résultat d'une implosion au sommet, ni celui d'une explosion populaire, la stabilité du pays nous l'impose. Je conclus cette contribution qui est porteuse de la voix de la raison et de la sagesse en rappelant aux crieurs, en crise d'hystérie, que nous sommes encore loin de l'expérience turque. Mon message à ceux qui boycottent le MCL et son président, je leurs dis vous vivez au ciel et je vis dans l'Algérie profonde, c'est vous qui risquez de tomber. Je salue les gens de la presse et des médias pour leur noble mission en leur disant que, sachant ce qui sa passe en haut lieu, je n'ai aucune rancune pour la marginalisation du MCL que j'ai fondé en 1998 et qui n'a eu son agrément que 14 ans après. Aidez-moi à savoir pourquoi. En conclusion, je rappelle que le MCL qui a déclaré son soutien au frère Ali Benflis, par conviction à son programme rassembleur et prometteur d'un avenir de paix, de fraternité, de stabilité, et de prospérité pour notre peuple, attend toujours la diffusion, par notre presse écrite et les médias publics et privés, de sa déclaration. Jusqu'à maintenant seul Facebook a fait le travail. J'ai donné ma vie pour mon pays, donnez-moi le droit et une place pour m'exprimer, quand il est en danger, au moins pour dire halte aux aventuriers. (Suite et fin) Le membre du Bureau politique chargé de l'information et porte-parole