Dans le cadre du 50ème anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, le MAMA abrite jusqu'au 5 juillet prochain, une exposition intitulée «Les Moudjahidate, nos héroïnes». Inaugurée samedi dernier par la ministre de la Culture Khalida Toumi, par le directeur du Mama, Mohamed Djehiche, par des artistes et par plusieurs moudjahidate, cette exposition de photographies en noir et blanc livre des clichés de ces combattantes de l'ombre. Cette exposition a été réalisée par les photographes Nadja Makhlouf et Cherif Benyoucef. Chacun a apporté une touche particulière à ce travail de recherche. Un ensemble de 120 photographies se donne à voir avec une pointe d'émotion. Nadja Makhlouf est photographe et réalisatrice. Elle a étudié l'image à l'université d'Aix-Marseille. Depuis deux ans, elle réalise un projet en trois volets sur la condition des femmes en Algérie, chacun composé d'une exposition photographique et d'un film documentaire. Suite de son premier volet Femmes Fatales, «De l'invisible au visible : Moudjahidate» porte sur les combattantes de la guerre d'indépendance en Algérie, d'hier à aujourd'hui : Quelle est la place de ces femmes combattantes et que reste-t-il de leurs combats passés ? Elle explique aux nombreux présents cette exposition présentant une série de photos de femmes qui ont combattu pendant la guerre de libération en Algérie. «A l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance, je voulais retrouver et rencontrer toutes ces femmes qui avaient participé de près ou de loin à cette guerre : qu'elles se soient battues au maquis (comme soldat ou comme infirmière), à la Casbah (comme poseuse de bombes), comme artiste (des troupes d'artistes donnaient des spectacles en France, en Algérie et dans le monde entier pour sensibiliser la cause algérienne), ou bien en clandestinité dans la métropole. Je voulais faire le portrait de toutes ces femmes militantes». La direction du Mama pour sa part estime que cette exposition n'est qu'une halte-méditation sur un moment exceptionnel de l'histoire en devenir de cette Algérie combattante dans laquelle l'idéal patriotique a supplanté les traditions ancestrales, libérant par là même les énergies de la société algérienne dans son ensemble. Nadja Makhlouf a mis plus de trois ans pour collecter cette série de photographies. Ce travail entre dans le cadre d'un projet qui se décline sous la forme de trois volets. Elle a présenté un premier projet Le premier volet Femmes Fatales dressant les portraits photographiques de certaines femmes kabyles dans l'Algérie d'aujourd'hui. Allah Ghaleb (On n'y peut rien). Le deu-xième volet est justement cette exposition consacrée aux femmes moudjahidate et enfin le troisième volet s'attellera à dresser le portait des femmes du désert. Cette exposition de photographies entièrement réalisée en noir et blanc comporte des portais anciens et actuels d'une trentaine de moudjahidate. Il est à noter que cette exposition photographique a été sélectionnée à L'Iremmo (Institut de recherche et d'étude du Maghreb et du Moyen-Orient), à Paris pendant l'été 2013 puis sélectionnée pour la Biennale photographique à Conches d'octobre à décembre 2013 en Haute-Normandie. En 2014, le Mama (Musée d'art moderne d'Alger) décide de compléter cette quinzaine de portraits de photos de femmes en une série de trente. D'où l'actuelle exposition qui se tient au Mama.