Il serait vraiment incorrect de parler d'effondrement des institutions, car si celles-ci existaient, il n'y aurait pas d'insurrection, ni de guerre civile. L'accès au pouvoir se serait fait sur la base de la citoyenneté et non de l'appartenance à une communauté, à l'ethnie, à la religion. Il a été observé une concurrence à mort entre comités de soutien des mêmes wilayas ou des mêmes communes, car cela constitue le seul moyen de gagner le gros lot, surtout si c'est pour «soutenir» le candidat dont on sait avec certitude qu'il sera le vainqueur. Lutter au nom d'enjeux de pouvoir est devenu une réalité «socioéconomique», parce qu'il semble qu'elle se généralise et qu'elle va au-delà de la vraie classe politique, c'est-à-dire de ceux qui ont milité, qu'ils soient au pouvoir ou en dehors de celui-ci. En quoi cela est-il devenu une «réalité socioéconomique» ? Il y a ceux dont on n'a jamais entendu parler et qui exerçaient des fonctions qui n'ont aucune relation avec la «chose» politique, subitement, du jour au lendemain, ils sont devenus de grands sujets médiatiques et dans le champ politique en plus. Le logiciel de rapprochement du vainqueur est assez simple. Il faut créer un comité de soutien, avant les autres surtout, se rapprocher de la presse et le tour est joué. La force, c'est de convaincre que c'est le futur président qui vous a choisi. Si vous arrivez donc à convaincre que vous prenez le petit-déjeuner avec le futur président, il serait fort possible que des «notables» investissent en vous et contribuent fortement au financement de la campagne au moyen de la «chkara» noire. Le plus discrètement possible en échange d'un futur retour d'investissement. Il n'y a bien sûr pas de signature de dette ni même le moindre récépissé. Quand on a la chance d'approcher quelqu'un qui approche le futur président, bien évidemment il ne faut pas la rater. Il ne faut rien rater justement, car la chance ne s'offre qu'une seule fois dans la vie. Vous doutez ?