La campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain, lancée dimanche dernier peine à démarrer à Tizi Ouzou, a-t-on constaté. Hier, mercredi, hormis quelques posters, moins d'une dizaine, de deux candidats, en l'occurrence le président sortant, Abdelaziz Bouteflika et son concurrent potentiel, Ali Benflis, sont placardés à certains endroits au niveau du chef-lieu de wilaya, point d'animation politique. La population qui, d'habitude se mobilisait autour de candidats et s'impliquait de manière active dans la campagne électorale, semblait, du moins jusqu'à hier mercredi, plutôt vaquer à ses occupations. Les citoyens, dans leur écrasante majorité, ont, pour ainsi dire, tourné le dos à cette présidentielle, convaincus que les jeux sont faits et le résultat connu d'avance. Ni les partisans encore moins les opposants à ce rendez-vous électoral, entendre les militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti fortement implanté en Kabylie ou ceux du Front des forces socialistes avec sa décision de «ni pour, ni contre cette élection, ou encore les militants, nombreux, du mouvement «Barakat», opposés au 4e mandat du président candidat, Abdelaziz Bouteflika, manifestaient cette ferveur à la veille d'un aussi rendez-vous électoral, la présidentielle, réduits à la fameuse formule «attendre et voir venir». Un avis que ne partage pas les membres des directoires de campagne, notamment ceux de Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, mettant en avant le retard mis par la commission de wilaya pour arrêter le programme de campagne. «On ne peut entamer notre campagne électorale sans le programme définitif de la commission électorale de wilaya qui n'a été finalisé qu'avant-hier mardi», nous a-t-on indiqué au directoire de campagne du président sortant, Abdelaziz Bouteflika comme pour justifier leur absence sur le terrain. Le même argument est mis en avant par les partisans d'Ali Benflis qui, ont-ils soutenu, privilégient, pour cette campagne électorale, plutôt la proximité que les meetings. «La population a besoin d'être écoutée. Les discours fleuve, le dénigrement et autres l'invective, ne font plus recette de nos jours», disent-ils. Selon le programme de campagne rendu public, hier mercredi, par la commission de wilaya, deux des six candidats en lice, seulement, Abdelaziz Bouteflika et Louiza Hannoune ont programmé des rencontres avec «la société civile» au niveau des localités de la wilaya, respectivement à Iferhounene et Illiltene pour le premier et Irdjene, Larbaa N'Ath Irathene et Ouacifs pour le second. Pour la journée d'aujourd'hui, jeudi, il est prévu 18 meetings qui seront animés au profit des candidats Abdelaziz Bouteflika, Ali Benflis, Louisa Hannoune et Belaid Abdelaziz, toujours en dehors du chef-lieu de wilaya, selon le document de la Drag de Tizi Ouzou. Interrogé sur l'absence sur le terrain des partisans des six candidats en lice pour ce rendez-vous électoral, un membre de la commission électorale de wilaya a reconnu le retard mis pour la confection du calendrier électoral, soutenant que la campagne électorale connaîtra sa vitesse de croisière à partir du début de la semaine prochaine, avec le meeting du candidat d'Ali Benflis, prévu ce samedi, au chef-lieu de wilaya, au niveau de la grande salle de la maison de la culture de Tizi Ouzou.