La campagne électorale bat son plein en Algérie. Les candidats vont de ville en ville, s'égosillant et dressant un poing volontariste vers le ciel. Tous ? Le syndrome des salles vides règne lors des rassemblements de certain candidats. C'est dans une salle presque vide qu'Abdelmalek Sellal a animé son meeting pour le compte de 6e jour de la campagne électorale dans la capitale de l'Est. Le directeur de campagne du président-candidat peine, en effet, à rassembler de grandes foules, même si le staff de campagne a mis à sa disposition tous les moyens afin de remplir les salles. Hier, très peu de Constantinois ont assisté au rassemblement animé par Sellal. La salle omnisports du complexe Chahid-Hamlaoui était quasiment vide. Un grand dispositif sécuritaire a été déployé pour parer à toute éventualité. Sellal a tenté tant bien que mal d'animer son meeting dans une cacophonie indescriptible. Des bagarres ont même éclaté dans la salle. L'absence des Constantinois à ce meeting n'est pas une surprise. Avant- hier, lors de son meeting à Ouargla, Abdelmalek Sellal a été hué par des jeunes qui ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. Il aura fallu l'intervention des services de sécurité pour les évacuer de la salle sous les huées de l'assistance. L'après-midi, Sellal s'est rendu dans la commune d'El-Khroub. Selon des informations qui nous sont parvenues, les citoyens de cette localité comptaient lui réserver un accueil semblable à ceux d'Ouargla et Constantine. Le vent a tourné pour le clan présidentiel, au moment où Benflis, le seul rival sérieux au candidat à sa propre succession fait salle comble à Tlemcen, fief du Président. Benflis réussit à Tlemcen Cette ville semblait pourtant être acquise au président-candidat. les habitants de Tlemcen refusent de se laisser entraîner dans le «régionalisme». La salle était archi-comble et des écrans géants ont été installés pour ceux qui sont restés dehors». Ali Benflis a réitéré son engagement pour une justice «indépendante» et la préservation «des deniers publics», affirmant que «si je suis élu, j'assumerais moi-même ma fonction. Il n'y aura pas de présidence par procuration ou par délégation», allusion faite au président-candidat qui délègue à des tiers le soin de mener sa campagne. Ali Faouzi Rebaïne était jeudi à Skikda, dans l'est du pays. Le candidat d'AHD 54 se présente comme étant l'homme du changement, appelle à un vote massif pour démontrer à ceux qui gouvernent qu'il est temps de travailler et de «sauver les richesses du pays de toute dilapidation». Il accuse le régime actuel d'avoir échoué dans sa mission. De Tébessa, Moussa Touati (FNA) regrette l'abandon des terres agricoles. Il déplore le taux de chômage de la région, accentué par la fermeture de la zone industrielle. Le candidat, interpellé par les jeunes de Tébessa, ne veut rien promettre en affirmant que la solution réside dans le changement du système. Le candidat s'est ensuite rendu à Souk-Ahras, El-Tarf et Annaba. Abdelaziz Belaïd était à Constantine. Il a estimé que la grande métropole de l'est du pays a les moyens d'être aussi une capitale scientifique et culturelle et ce, pas uniquement pour l'année 2015, mais pour tout le temps. Le candidat a également déploré les invectives et les insultes entre les candidats et déclare qu'il ne se prêtera pas à ce jeu. Louisa Hanoune, candidate du PT, s'est rendue à Blida. Elle a rappelé le courage des habitants de la ville durant la décennie noire. La candidate est revenue sur son programme et sa politique antilibérale. Elle a évoqué la nationalisation des entreprises.