Le Sénégal a fermé sa frontière avec la Guinée pour s'opposer à la propagation du virus Ebola dans la région méridionale de Kolda et celle de Kédougou, dans le sud-est du pays, a annoncé le ministère de l'Intérieur à Dakar. Des contrôles sanitaires vont également être institués à l'aéroport de Dakar. La maladie, qui a fait sa réapparition le mois dernier, pourrait avoir tué jusqu'à 70 personnes en Guinée, selon les autorités de Conakry. Onze cas mortels ont également été signalés ces derniers jours en Sierra Leone et au Liberia. Le gouvernement guinéen a dit samedi soir ne pas avoir été officiellement informé de la fermeture de la frontière avec le Sénégal et a affirmé que seulement 19 cas de la maladie avaient été confirmés par les laboratoires du pays. «Nous avons pris des mesures strictes pour stopper cette épidémie et il n'y a aucune raison de paniquer», a déclaré à Reuters Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement guinéen. On a appris jeudi que la maladie avait atteint Conakry, ville de plus de deux millions d'habitants située à environ 300 km du foyer initial dans le sud-est du pays. Conakry, où des centaines de milliers de personnes vivent dans des bidonvilles insalubres, offre un terrain idéal pour la progression de l'épidémie, qui restait jusque-là cantonnée à des villages isolés en forêt. Le virus Ebola, qui ne s'était jamais répandu aussi largement en Afrique de l'Ouest, a tué plus de 1.500 personnes depuis la découverte des premiers cas en 1976 dans l'actuelle République démocratique du Congo. Il n'existe actuellement ni vaccin ni traitement pour cette maladie qui commence par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires, avant de dégénérer en vomissements, diarrhées et saignements.