Le quatrième sommet entre l'Union européenne (UE) et l'Afrique, qui se tiendra mercredi (aujourd'hui) et jeudi à Bruxelles, sera une occasion pour jeter «un nouveau regard» sur le partenariat entre les deux continents. Placé sous le thème «Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix», ce sommet verra la participation de plus de 90 chefs d'Etats et de gouvernements dont le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, qui conduira la délégation algérienne. «Le thème que nous avons choisi répond aux préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, à savoir leur sécurité, leur emploi et leur avenir», a déclaré à ce propos le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ajoutant que ce sommet «va encore renforcer le partenariat entre les deux continents et contribuera à répondre aux aspirations des populations concernées». De son côté, le président de la Commission européenne, Manuel Barroso, a affirmé que le sommet d'aujourd'hui, qui s'inscrit dans la continuité de la vision énoncée dans le cadre de la stratégie commune Afrique-UE, permettra «d'approfondir un partenariat d'égal à égal et de saisir davantage les opportunités de coopération». Le sommet Afrique-UE sera, d'autre part, l'occasion pour évaluer la coopération entre les deux parties et de définir les perspectives de partenariat à court et moyen termes notamment dans le cadre de la stratégie commune Afrique-UE. Le sommet Afrique-UE 2014 devrait être sanctionné par l'adoption d'une déclaration politique, mais aussi d'un document précisant les modalités de coopération entre l'UE et l'Afrique pour les trois prochaines années dans le cadre de la stratégie commune de coopération. Les participants devraient, en outre, examiner les modalités de financement du programme panafricain spécial pour la période 2014-2020 pour lequel il a été proposé un budget initial d'un milliard d'euros. Ce programme panafricain fait partie de l'instrument de l'UE pour le financement de la coopération au développement et son adoption permettra de renforcer les outils de la mise en œuvre de la stratégie commune Afrique-UE adoptée lors du deuxième sommet tenu à Lisbonne en décembre 2007, axée sur quatre principes. Vers l'élargissement de la coopération Afrique-UE La stratégie vise dans ce sens à «ne plus se cantonner dans la coopération pour le développement», en ouvrant le dialogue et la coopération Afrique-UE à des questions d'intérêt commun comme l'emploi et les échanges commerciaux et à impliquer davantage l'Afrique dans «l'ensemble des enjeux et défis mondiaux tels que la migration, le changement climatique, la paix et la sécurité». Elle est destinée également à soutenir «les aspirations de l'Afrique, désireuse de trouver des réponses transrégionales et continentales à certains défis cruciaux» et enfin, d'opter pour un partenariat «axé sur les personnes, garantissant une meilleure participation des citoyens africains et européens». A cet effet, huit domaines de coopération commune ont été définis, à savoir la paix et sécurité, la gouvernance démocratique et les droits de l'homme, le commerce, l'intégration régionale et les infrastructures, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l'énergie, le changement climatique et l'environnement, la migration, la mobilité et l'emploi, et aussi la science, la société de l'information et l'espace. Outre la stratégie commune, les relations Afrique-UE sont également fondées sur le plan d'action (2011-2013) approuvé lors du dernier sommet de Tripoli en 2010 et qui fixe des objectifs concrets de coopération. Dans le cadre de ce plan, l'accent a été notamment mis sur la nécessité de soutenir l'intégration économique et sur l'importance de l'engagement accru du secteur privé. Les participants au dernier sommet ont également appelé à une plus grande coopération dans les domaines de la science et de la société de l'information, en vue de créer une économie inclusive, fondée sur la connaissance et compétitive sur le plan mondial. Les précédentes rencontres à haut niveau entre dirigeants africains et européens se sont tenues au Caire en 2000, à Lisbonne (2007) et à Tripoli (2010). Quatre jumelages signés dans le commerce et l'agriculture L'Unité de gestion du programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UGP3A), a annoncé la signature de quatre jumelages au bénéfice des secteurs du commerce et de l'agriculture. «Les secteurs du commerce et de l'agriculture bénéficient de quatre contrats de nouveaux jumelages qui ont été signés en mars», a indiqué, lundi à la presse, Abdelaziz Guend, directeur du P3A, précisant que leur mise en œuvre va durer 24 mois. Le premier jumelage concerne le renforcement des capacités opérationnelles de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) en matière de commerce extérieur. Les institutions partenaires européennes sont l'Agence française pour le développement international des entreprises (UBI France) ainsi que l'Agence de coopération et de développement économique d'Autriche. «L'objectif du jumelage est de contribuer à rééquilibrer la balance commerciale hors hydrocarbures de l'Algérie», a indiqué M. Guend, ajoutant qu'un budget de 1,450 million d'euros est alloué à l'opération. Le deuxième jumelage, a-t-il poursuivi, vise le renforcement de la capacité de contrôle de la direction des services vétérinaires en vue de la rapprocher des standards européens et internationaux. Les institutions européennes partenaires sont le ministère français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt et le ministère italien de la Santé. Le budget destiné au jumelage est de 1,492 million d'euros. Le troisième projet concerne la mise à niveau des laboratoires de l'Institut national de la médecine vétérinaire aux standards européens et internationaux grâce à l'appui du ministère italien de la Santé et du ministère français de l'Agriculture avec un budget de 1,450 million d'euros. «L'objectif de ces deux jumelages est d'améliorer la sécurité sanitaire des produits alimentaires d'origine animale afin de soutenir leur commercialisation sur le marché intérieur algérien et de faciliter leur exportation vers l'Union européenne et à l'international», a-t-il expliqué. Le quatrième jumelage vise le renforcement du dispositif de reconnaissance de la qualité des produits agricoles par les signes distinctifs liés à l'origine (IGAO) avec l'assistance du ministère français de l'Agriculture et du ministère italien des Politiques agricole, alimentaire et forestière. L'objectif est d'apporter un appui à l'élaboration et à la mise en œuvre de reconnaissance de la qualité des produits agricoles du terroir par des signes distinctifs liés à l'origine (appellation d'origine et d'indication géographique) en se rapprochant de la réglementation européenne en vigueur dans ce domaine, selon M. Guend. Il a souligné, à ce propos, que des produits comme l'olive de Sig, la figue sèche de Béni Maouche (Béjaïa) et deglet nour de Biskra vont servir de base à cette expérience qui bénéficie d'un budget de 1,410 million d'euros pour une durée de 24 mois. Un communiqué du P3A indique que les quatre projets démarreront dans les semaines à venir en ajoutant que le Programme a identifié d'autres thèmes de jumelage au profit de bénéficiaires de différents secteurs d'activités, notamment l'environnement, les finances, l'énergie, l'éducation, les télécommunications, la poste, la sécurité routière et les travaux publics. Les travaux de préparation de ces projets sont à différents stades d'avancement, est-il ajouté.