Pourquoi n'y a-t-il pas de belles empoignades intellectuelles, scientifiques et partisanes ? En guise d'acteurs, il apparaît comme une certitude que, pour le moment, ni les partis du camp au pouvoir ni ceux du camp de l'opposition ne pèsent sur les choix du devenir du pays. Ce constat n'amène pas publiquement ces derniers d'abord à reconnaître qu'il y a une sorte de lassitude au sein de tous les partis, toutes catégories confondues, ensuite qu'ils portent tous la responsabilité de la mort du champ politique. En fin de compte, pour tous, seule la survie explique qu'ils en soient encore à s'accrocher. Ceux qui sont au pouvoir feront tout, absolument tout, pour ne pas s'en faire éjecter. Se faire éjecter du pouvoir et renoncer à tous les privilèges ? Allons donc ! Qui est assez niais pour verser dans l'euthanasie ? Il y a bien Aït Ahmed qui avait refusé le poste de président du HCE. Bouteflika en 1994 avait, lui également, renoncé à être le successeur du HCE, mais pas pour les mêmes raisons. Il faudrait bien, de temps à autre, se poser la question de savoir pourquoi il n'y a pas eu de «période durable d'état de grâce» lorsque viennent à avoir lieu des «changements» au sommet. L'exercice du pouvoir n'a peut-être pas assez usé le pouvoir lui-même, ni les partis politiques qui se disent partie intégrante de celui-ci, ni même les partis d'opposition. Même usés jusqu'à l'os, ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont dans l'opposition soutiendront en permanence qu'ils n'ont jamais été aussi en forme. Les partis d'opposition ne s'avoueront jamais usés des suites de leur impossibilité à accéder au pouvoir. Dans tout ce qui peut être observable, il n'apparaît nulle part d'indice pouvant plaider en faveur de l'enracinement populaire de tout parti légal, quel que soit celui-ci.