Dans quelques semaines, le 12 juin 2014, le coup d'envoi de la Coupe du monde de football sera donné au Brésil. Une manifestation qui va coûter 9 milliards d'euros pour le pays organisateur. Ses retombées économiques seraient de plus de 3 milliards. Une cagnotte qui serait assurée par les 600 000 étrangers et par la participation de 3,3 millions de Brésiliens au Mondial. Dans ce tourbillon chiffré, le sommet brésilien espère enregistrer un impact positif sur la croissance de 0,4% par an jusqu'en 2019 et à la création d'environ 600 000 emplois (dont la moitié temporaires). Côté ministère du Tourisme, les recettes que devrait générer le Mondial-2014, sont estimées à près de 62 milliards. Un montant qui devrait, selon le même ministère, dépasser de 3 fois ceux générés par la Coupe des Confédérations (20,7 milliards de réais) qui a été organisée du 15 au 30 juin dernier au Brésil, relève le rapport. Derrière cette carte touristique, que proposera le gouvernement ? La coupe du monde, c'est aussi autre chose, un autre climat, un pari à gagner et c'est la publicité, la course des annonceurs, la confrontation, les négociations, les tractations pour décrocher les meilleurs emplacements publicitaires lors de cette compétition mondiale qui sera organisée du 12 juin au 13 juillet prochains au niveau de douze stades, qui recevront les matchs de la Coupe du monde, à Rio de Janeiro, où le légendaire stade Maracana rénové, pourra accueillir 76 804 spectateurs, Brasilia, Fortaleza, Belo Horizonte, Sao Paulo, Porto Alegre, Salvador de Bahia, Recife, Cuiaba, Manaus (en plein cœur de l'Amazonie), Natal ou encore Curitiba. A côté de ce volet espace, il y a la part de la FIFA qui verra la Coupe du monde générer 90% des revenus de la Fédération internationale de football. «En 2010, la Coupe du monde organisée en Afrique du Sud avait rapporté 4,2 milliards de dollars – un record –, dont 2,4 milliards pour les seuls droits télé. De quoi permettre à la Fifa d'être financièrement saine et prospère...» Elle n'est pas la seule à bénéficier de l'effet Coupe du monde. Les entreprises, elles aussi, tentent de surfer sur l'évènement. Le français GL Events, spécialiste de l'événementiel, implanté au Brésil depuis 2006, vise un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros en 2014, après 65 millions en 2012 et près de 100 millions espérés en 2013. De son côté, l'allemand Siemens «a profité des chantiers du Mondial pour faire du Brésil une vitrine. Le groupe a ainsi installé l'infrastructure des systèmes d'information, de sonorisation et de sécurité du stade Mané Garincha à Brasilia.» Il a aussi fourni les équipements et solutions pour l'alimentation en énergie de l'aéroport Guarulhos à Sao Paulo et installé le système automatisé sur l'une des lignes de métro de la ville. Enfin son compatriote, l'équipementier sportif Adidas vise 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires grâce à la Coupe du monde 2014. Il commercialisera une gamme de près de 5 000 articles dont le ballon officiel «Brazuca». Il ne s'arrête pas ici puisqu'il habillera huit équipes nationales en maillots alors que Nike en équipera 10 et Puma 8. C'est le cas de cette dernière entreprise, citée et qui est mondialement connue, détenue par Kering (l'ex-PPR), qui vient de dévoiler ces nouvelles tenues – de ses huit équipes nationales partenaires : Algérie, Italie, Suisse, Cameroun, Ghana, Côte d'Ivoire, Chili et Uruguay. Un match d'image qui a aussi un fort impact en matière de chiffre d'affaires. La publicité, ce marché qui fait bouger tout le monde, c'est la course vers la meilleure recette, enfin vers les meilleures retombées. L'autre entreprise qui se taille une plus grosse part de marché dans ce Mondial, c'est bien Nike, l'équipementier de l'équipe de France. Il y a les qataris qui se sont frayés un chemin luxueux au cœur de cette compétition planétaire, BeIN Sports qui a fait ses emplettes, elle a acquis auprès de TF1, les droits de diffusion en France de l'intégralité des matchs du Mondial-2014. Enfin Coca Cola, le géant des boissons gazeuses, partenaire de la Fifa, s'apprête à mettre en vente 300 millions de produits siglés du Mondial au Brésil. Toutes ces initiatives sont loin d'être anecdotiques car la Coupe du monde reste un enjeu crucial pour les équipementiers. «Adidas, qui est notamment un vieux partenaire de la Fifa, table sur une croissance de ses ventes cette année comprise entre 5 et 10% hors effets de change... A lui seul, le football doit générer 2 milliards d'euros, tous produits confondus.» Le groupe allemand, qui équipe huit pays qualifiés, dont quatre du Top-5 mondial de la Fifa – Espagne, Allemagne, Argentine, Colombie –, mise évidemment sur les maillots. Mais l'événement sportif le plus médiatisé avec les Jeux olympiques d'été est également un formidable vecteur d'image. Et il dépasse le cadre du seul football. Enfin, il faut savoir que selon une annonce de son secrétaire général, Jérôme Valcke, «la Fifa, fédération internationale de football, a dégagé en 2013 un chiffre d'affaires record de 1,38 milliard de dollars, soit plus qu'en 2012 (1,16 milliard) et même qu'en 2010, année de la Coupe du monde en Afrique du Sud (1,16 milliard). Le bénéfice de la Fédération internationale n'est que de 72 millions de dollars, mais ses réserves se montent maintenant à 1,43 milliard. Et 2014 ?