Le coup d'envoi de la 3e édition du Festival international de promotion des architectures de terre «Archi Terre » a été donné, samedi soir, à la salle Cosmos de Riadh-El-Feth en présence de la ministre de la culture, Khalida Toumi. Cet événement qui se tiendra du 20 au 24 avril à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger (EPAU), prévoit des ateliers de formation, animés par des spécialistes algériens et étrangers, sur les techniques des architectures de terre à l'adresse des étudiants en architecture et en Génie-civil de plusieurs universités du pays. Dans son allocution d'ouverture, la ministre de la culture Khalida Toumi a évoqué la nécessité de réhabiliter ces architectures en terre, tout en encourageant l'utilisation de matériaux de construction locaux. Elle mettra, également, l'accent sur la nécessité de la formation de jeunes architectes, soulignant, dans ce sens que ces derniers ont permis de créer, durant des millénaires un environnement fondé sur l'emploi intelligent de ce matériau de construction le plus disponible sur la planète, écrivant ainsi l'histoire de l'architecture des villes et des villages, a tenu a préciser la ministre. Comme l'a affirmé la ministre, l'enjeu de la sauvegarde du patrimoine architectural est éminemment culturel. «Il permet la préservation de la diversité des expressions de nos identités et la relance de l'emploi des matériaux locaux», a-t-elle ajouté, affirmant que c'est l'une des raisons pour laquelle son département est prêt à donner l'exemple en développant progressivement l'utilisation de matériaux locaux dans la construction des infrastructures culturelles. Mme Toumi a également fait savoir que le secteur de la culture est pleinement conscient pour le développement et la réhabilitation du patrimoine architectural, à travers la création du Centre algérien du patrimoine culturel bâti (CAPTerre), situé à Adrar et qui est chargé de la mise en oeuvre de la stratégie algérienne en matière d'image des matériaux locaux en général et du matériau terre en particulier à des fins de préservation de notre patrimoine architectural. Pour sa part, la commissaire du Festival, Yasmine Terki a expliqué que l'objectif assigné à travers cette manifestation est de sensibiliser les jeunes architectes à l'utilisation de la terre dans la construction et la relance de la production de constructions contemporaines en terre. Précisant ainsi que pour la première fois cette année, des ateliers sont destinés et adaptés aux élèves de quelques écoles d'Alger sur les techniques de construction en terre. Cette cérémonie a également connu la remise des prix aux lauréats du concours «Intervenir sur le patrimoine», lancé lors de l'édition précédente dont le premier prix est revenu à l'étudiant en architecture Taki-Eddine Seghier, qui a revisité avec des techniques modernes les maisons du Souf. Le deuxième prix est revenu à l'étudiant Baïliche Oussama sur son projet des 21 locaux à Ksar El-Boukhari (Médéa) et le troisième prix est revenu à l'étudiant Daia Eddine Ben Brahim sur son projet sur le marché de Médéa. Un film documentaire intitulé «Les Nouveaux Habits de la terre» a été projeté à cette occasion en présence de son réalisateur, François Le Bayon. Tourné en France, en Espagne, au Portugal et en Autriche, ce documentaire montre à travers de nombreux exemples de constructions contemporaines que la terre crue revêt de nouveaux habits et devient le matériau de l'avenir pour notre habitat. A travers des images récentes, le réalisateur évoque dans son film que la construction en terre crue était très courante dans toutes les villes et campagnes de l'Europe jusqu'au 1930 et fait, depuis quelques années un étonnant retour dans les pays industriels. A noter qu'à côté des ateliers, un séminaire de formation se déroulera les 23 et 24 avril, à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger (EPAU). Le premier jour du séminaire sera consacré au thème «Bâtir en terre : initiation aux techniques de construction» et le deuxième jour sera axé sur le thème «Les architectures de terre : présent et avenir d'une tradition millénaire».