Après 52 jours de grève de la faim des 15 salariés de la cimenterie Lafarge d'Oggaz et en dépit de l'intervention du wali de Mascara et de l'inspection du travail, la direction Lafarge maintient toujours sa position depuis plus d'un mois; les grévistes se sont installés hier dans la matinée devant le siège de la direction Lafarge à Alger, où ils ont été empêchés de camper devant leur siège à Bab-Ezzouar par une intervention de la police. Dans un communiqué parvenu à notre rédactoon, il est rappelé que ces grévistes sont licenciés depuis le 1er décembre 2013, et entament leur 52e jour de la grève de la faim. Les revendications des grévistes sont précises dont celles de la réintégration de tous les employés illégalement licenciés et le paiement de tous les salaires et primes depuis la date de suspension à titre conservatoire (28 novembre 2013). Les revendications font état aussi de l'annulation de toutes les plaintes dont celles qui sont en appel (la justice, en première instance, soit innocenter les employés et rejeter les plaintes), et l'engagement de Lafarge à respecter les droits constitutionnels des travailleurs notamment le droit syndical. Et pour conclure, la prise en charge médicale des travailleurs pour les éventuelles séquelles de la grève de la faim. Le porte-parole du syndicat des grévistes a tenu d'informer notre rédaction que les employés se sont installés hier devant la direction de Bab-Ezzouar. «La police nous a interdit de tenir un rassemblement devant notre direction, et ordonner de vider les lieux et d'enlever nos tentes». Tout en ajoutant qu'ils ont reçu récemment une réponse de la direction Lafarge suite à l'intervention du wali de Mascara. «On nous a demandé de rentrer chez nous et d'attendre un message de la part de la direction afin de nous rencontrer et régler nos demandes, au cas par cas». En ce qui concerne les rumeurs qui circulent à propos de la réponse de la direction Lafarge aux demandes des grévistes, ainsi que l'augmentation de leur salaire, le porte-parole a démenti. «C'est une fausse information, rien n'est réglé à ce 52e jour de la grève». Le groupe Lafarge est présent dans le marché national avec près de la moitié de la production nationale en produisant quelque 21 millions de tonnes de ciment par an. Le cimentier français est le propriétaire d'une chaîne de magasins spécialisés dans la vente de matériaux de construction: du ciment, du béton et du plâtre Lafarge. Présent dans le pays depuis 2002, Lafarge est en position de force depuis le rachat d'opérations d'Orascom ciment en 2008. Lafarge vise loin en ouvrant, d'ici à 2016, 25 points de vente sur le territoire national. Mais avant cela, Lafarge devrait régler les revendications de ses pères de famille, dont trois ont été évacués à l'hôpital en fin de journée suite à une hypoglycémie.